samedi 5 juillet 2008

Badlands

Bonjour tout le monde!

Avec à nouveau une journée de retard, voici le récit de nos aventures d'hier, vous allez comprendre pourquoi nous n'avions pas de connection internet...

Comme notre hôtel était situé à un peu plus de 2h de route des Badlands, un parc national à l'Ouest du South Dakota, nous avons décidé de nous lever plus tôt que d'habitude, vers 9h, pour profiter un peu plus du parc dans l'après-midi. En partant, nous notons que le temps n'est pas à la hauteur du reste du voyage : selon toute vraisemblance, l'orage guette... On se prépare psychologiquement, je sors une petite laine, et on part. 3H plus tard, nous sommes dans le parc sous un soleil de plomb, pas un nuage en vue, sans avoir vu une goutte de pluie : l'été dans cette région a du bon!



Le parc des Badlands est en grande partie formé par les grandes prairies de Danse Avec Les Loups, c'est vraiment les grands espaces américains. Des dizaines de chiens de prairie nous regardent passer, dressés sur leurs pattes arrières à l'entrée de leurs terriers, et ces gros trouillards y plongent dès qu'on essaie de s'approcher un peu. Bon, il y a quand même des exceptions : d'abord, il y en a qui sont dressés plutôt moins fièrement que plus, et plutôt assis/vautrés que debout, et puis il y a eu celui de la photo, qui était un peu à l'Ouest au bord de la route, et qui avait vraisemblablement trop la flemme pour bouger. Leur vie souterraine est peut-être très active, à ces bestioles, mais à la surface ça ressemble pas mal à du farniente permanent!




Après avoir admiré de loin des troupeaux de bisons qui n'étaient en fait, vu de près, que des vaches, nous avons enfin pu voir les vrais habitants de ces prairies : les buffalos. Ben c'est assez gros, comme bête... Du coup on a préféré laisser le vieux mal solitaire boire tranquillement, on ne s'est pas trop approché pour la photo! On est vachement responsables, il n'y a pas à dire. Et puis il ne fallait pas non plus rater les autres manifestations de la wildlife du parc, comme ces deux cerfs qui nous ont surpris... pendant la pause dej! Enfin visiblement c'est eux qui ont eu le plus peur.

Un peu d'exploration à pied (pas trop quand même, il fait chaud) nous a permis de prendre vraiment la mesure des Badlands : regardez la méditation intense de Gonzague face à ce paysage, et vous aurez une idée de l'effet impressionnant des ces contrées sur le voyageur de passage. En l'occurence il est possible qu'il y ait une petite préoccupation, dûe à la peur de brûler, d'où l'air concentré, mais on dira que ça n'est que de la méditation profonde sur la vie et le destin du monde.



Après avoir consommé des litres de crème solaire, nous avons fini par nous demander où nous allions passer la nuit, en voyant le jour baisser. Il est possible de camper partout, mais l'épisode des moustiques de la dernière fois nous a un peu refroidi, et comme nous n'avons toujours pas de moustiquaire nous avons décidé qu'il était plus sage de laisser tomber. Pourtant il y des coins superbes pour ça, pour ceux qui sont un tout petit peu plus équipés que nous je recommande carrément! Mais pour nous, direction Hot Spring pour y trouver un motel.


Pour y aller, nous avons emprunté une route de terre sur une cinquantaine de miles : assis sur le dossier de la banquette arrière, dans le soleil couchant, au milieu des grandes prairies, c'est magique! Par contre le décor ne change pas beaucoup, surtout vu le peu de virage que ces routes ont... Il a fallu changer de chauffeur de temps en temps, pour ne pas devenir fou. Et puis comme on ne roule pas vite, il est toujours possible de prendre une petite chips, histoire de passer le temps!




Au détour d'une colline, nous sommes tombés sur un bled qu'on croyait abandonné au début : gare abandonnée sur des rails ensablés, carcasses de voitures, personne d'autre que nous, il ne manquait que les dust balls pour que le cliché de la ville fantôme soit complet. Mais au milieu du village, sur un des hangars aussi pourris que les autres sauf qu'il y a écrit Saloon sur une pancarte vieille comme le monde, tenue par un fil de fer à la porte, une lumière (genre gyrophare de chantier, mais bleu) clignote... Ça, ça sent l'expérience de l'Amérique profonde! Et puis nous n'avons quasiment plus d'eau, et ça fait bien 6h qu'on grille au soleil et qu'on bouffe de la poussière. Tels les cow-boys desséchés par la dure journée au far Ouest, (là c'est plus le middle ouest, ok, mais c'est pour l'image) nous entrons pour prendre une bière!

Dans le bar, une demie douzaine de personnes accoudées au comptoir nous regardent entrer, l'oeil inquisiteur des vieux cow-boys (et des autres) suffisant pour nous faire comprendre qu'il ne doit pas y avoir souvent quelqu'un d'autre que ces 6 personnes là, plus le barman qui a l'air très très vieux, dans le coin...Un « good evenning! »timide de ma part ne suffit pas à briser la glace, personne ne parle... Bon, on ne va pas non plus se laisser mourir, donc on demande des bières, et on opte pour 3 Budweiser, pas light. Et là c'est parti, c'est ça qui a suffit à briser la glace! L'homme à ma gauche, le seul à lui non plus ne pas avoir de bière light, nous félicite de notre choix, on se congratule mutuellement sur le fait de trouver que les bières light sont trop light, et hop on est potes! Dans la foulée la conversation se lance avec la dame qui est à côté de lui sur le choix du meilleur motel de la région, puis on parle base-ball (vive l'équipe de Denvers, nous dit un troisième qui ne jure que par Denvers), la dame me raconte toute sa vie depuis l'implantation de ses grands parents sur la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud jusqu'à sa petite fille de un an et demie qui a déménagé avec ses parents dans le Colorado, le buveur de budweiser raconte avec un accent épouvantable à un Gonzague qui s'accroche le fait qu'il déteste New York, puis , rapport au 4 juillet, les vétérans du Viet Nam et de la seconde guerre mondiale (le barman) nous racontent un peu leur vie.
Bref, des gens vraiment super accueillants, un bar chaleureux, c'était l'excellente surprise de la soirée! Si vous passer par Smithwick par hasard, n'hésitez pas à y faire un tour!

La mauvaise surprise de la soirée, ça a été le motel conseillé par la dame : il était plein. Celui d'à côté aussi. Et tout ceux de Hot Spring aussi. Et tout ceux des alentours aussi... On est remonté jusqu'à KeyStone en demandant une chambre à tous les motels qu'on croisait, sans résultat! Plus ça allait, moins on était difficile, pourtant... Mais rien à faire, pas moyen de squatter dans les canapés des lobbies des hôtels, ni dans les cuisines, ni dans le bureau du réceptionniste... Après avoir songé à chercher le commissariat pour dormir en prison, un agent de sécurité du dernier motel qu'on a tenté est arrivé dans son pick up pour nous mettre une contravention parce que la voiture était un peu garée au milieu de la rue, le temps qu'on aille à la réception. En prenant des airs de chiens battus, on lui explique notre problème, et devant tant de misère il en oublie la contravention pour nous expliquer avec un air de commisération que tous les hôtels de la région, du county, bref de super loin à la ronde sont pleins. Mais si on veut juste dormir, il y a un parking, derrière le musée de Borglum, à côté des vieux bus anglais désaffectés, on peut rester là toute la nuit si on veut, on ne gênera personne! Ça sent le plan très classe...
A côté des vieux bus anglais... Il y a des banquettes, dans ces bus! Et les portes sont ouvertes... Le logement de la nuit a été vite trouvé! En plus, un heureux hasard a fait qu'il n'y avait pas de moustiques dans ces bus, nous voilà installés. Après 4h30 d'errance, il ne nous a pas fallu plus de 10 min pour être couchés! Bon, il s'est avéré ensuite que la nuit n'a pas été confortable pour tout le monde, mais ça c'est une autre histoire, celle d'aujourd'hui!




Merci et bravo à tous ceux qui ont eu le courage de lire cet article jusqu'au bout, j'ai été encore plus bavard que d'habitude, mais la journée en valait le coup, non?

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