dimanche 29 novembre 2009

Connecting via... Dubaï !

Bonjour tout le monde!

Le récit de notre voyage en Turquie a pris un peu de temps : pas facile de gérer la prose en même temps que la vie active... Vie active que je découvrais, d'ailleurs, il faut bien commencer un jour. Mais ça m'a fatigué, alors je prends des vacances!

Une dizaine d'heure à tuer dans un des plus grand hubs du monde : Dubaï... j'en profite pour vous donner le nom de la prochaine destination au programme : la Nouvelle Zélande! Arrivée prévue... mardi midi, avec un départ dimanche midi. Le vol est un peu long, mais ça devrait valoir le coup!

J'essaierai de vous donner quelques photos des régions traversées, il parait que c'est chouette, comme îles... Et c'est pas parce qu'on vient de prendre une fessée sur un terrain de rugby qu'il faut se laisser abattre!

Une suite un peu plus concrète au prochain numéro!! (pour une fois qu'il y a un article court... Savourez, je ne pense pas que ça soit parti pour durer!)

vendredi 27 novembre 2009

Derniers jours en Turquie




A mon tour d’écrire dans ce fameux blog. (moi, c'est Aurélie) Et oui, Louis Marie étant attendu en France, il n’a pas pu profiter des deux derniers jours à Istanbul, et parfaire la visite de la ville. Gros changement par rapport au début de notre séjour : la localisation. Nous avons pris un hôtel en plein centre, à deux pas de Sultanhamet (quartier de Sainte Sophie, la grande Mosquée, palais Topkapi), et certains seront d’accord avec moi, c’est très agréable de ne pas se taper une demi heure de transport en commun matin et soir. Donc après les visites dans les bazars et une fois Louis Marie parti, nous avons tiré de notre enseignement oriental le programme de l’après midi : de la fraîcheur ! A Istanbul, point de piscine ou de plage (le Bosphore est trop pollué, on ne se sent pas assez turc pour plonger des digues comme les autochtones), donc on se rabat sur…la citerne basilique.

Les cinéphiles auront reconnu une scène de James Bond, et oui, c’est une réserve d’eau, longue de 140 mètres sur 70 m et haute de 8 m ( et 80 000 m cube d’eau). On se promène entre les piliers plus ou moins décorés parfois avec des yeux, des larmes, bercé par une douce musique classique, en contemplant les énoooormes poissons gavés par les touristes. Le clou de la citerne, ce sont les deux têtes de méduses, dont une qui est à l’envers. La tradition rapporte qu’elles détournent les influences maléfiques. En tout cas, nous, on passe un bon moment au frais, c’est suffisamment rare pour être apprécié !




On décide ensuite de parcourir les vestiges plus anciens et moins célèbres de Sultanahmet (c’est normal, il ne reste plus grand-chose) : le tracé de l’hippodrome, la fontaine, une autre fontaine, une obélisque, quand là, au loin, deux touristes nous regardent et semblent nous reconnaître… Nous, enfin, Laurent, plutôt, qui prend un petit air gêné, salue et discute pendant 3 minutes avec l’un des deux énergumènes. On s’éloigne rapidement et on l’assaille de questions : c’était qui ??? mon chef… Sympa les vacances, je sens que ça t’a fait plaisir de croiser ton chef sur une place d’Istanbul à 4 jours de la rentrée ! Heureusement, on avait senti le truc, on avait précisé que Lolo avait été très sage pendant les vacances !
Pour se remettre de ces émotions, un petit thé à l’ombre des grands arbres (ce qui rend la ville très agréable, elle est très arborée), à sombrer dans une semi léthargie, à mater les touristes, bref, un vrai instant de vacances.

Avec notre ancienneté d’au moins 3 jours, Doro et moi, on se prend pour des guides professionnelles auprès de Lolo dont c’est le premier séjour à Istanbul, et on le traine de mosquée en mosquée et on revisite la mosquée bleue, qui ceci dit, est toujours aussi jolie !




Mercredi matin, dernière grosse journée à Istanbul, un programme d’enfer nous attends : la culture reprend le dessus, on ambitionne de visiter tous les palais d’Istanbul, rien que ça !
Levés à l’aube, on arrive (presque) les premiers à Topkapi, le grand palais des sultans de Turquie. L’organisation est assez amusante : ils ont essayé de se la jouer européen en construisant un palais en dur, notamment là où se trouve le harem avec la piscine (déjà à l’époque, c’était important pour se rafraichir !), avec des successions de salles bien cloitrées et protégées de l’extérieur, mais le naturel est revenu au galop : et oui, les turcs, c’était des nomades à l’origine, qui vivaient dans des tentes.

























Donc ils ont repris le concept tente: par exemple, la salle du trône, c’est juste une salle construite toute seule au milieu de la cour. Pareil pour la bibliothèque, la chambre, les petits boudoirs, qui sont dispersés dans le parc, tout seul, sans couloir pour les relier, comme des tentes en dur.
Majorité féminine oblige, on passe par la salle du trésor qui contient toutes les pierres précieuses, bijoux et armes de déco. On fait la queue comme des moutons, à passer gentiment devant les vitres et à admirer les trésors selon un rythme défini par la poussée de la foule. Un petit regret pointe : les plus belles œuvres sont d’origine iranienne, donc regain de motivation pour aller visiter ce pays quand la situation politique se sera calmée (donc pas avant quelques années…) et surtout, pas en été ! On a eu tellement chaud en Turquie en mini short et débardeur que je n’ose même pas imaginer la situation sous une burqua !


Mon intérêt pour le XIXème siècle me poursuit jusqu’en Turquie, l’excuse est donc toute trouvée pour aller sur la partie orientale du Bosphore : visite du palais de Beylerbeyi ! (construit entre 1861 et 1864). C’est un palais construit sur la rive même du Bosphore, ils ont donc droit à une superbe terrasse / ponton qui donne sur l’eau verte (si elle n’était pas autant polluée, je m’y serai baigné ! sauf qu’il y a aussi beaucoup de courant). Bref, un petit bijou d’architecture (inspiration baroque français) dans un petit écrin de verdure, j’adore. La visite guidée en anglais suivie que par des touristes français (et une chinoise) nous permet d’admirer ce palais symétrique : d’un côté, le harem pour les femmes, et de l’autre, les mêmes pièces dans le même ordre, pour le sultan (c’est assez amusant de voir que les français sont tous aussi nuls en anglais les uns que les autres, tout le monde fait une grimace d’incompréhension dès que la guide utilise un mot un peu complexe, et tout le monde se tourne vers Lolo pour avoir la traduction !). On se fait doubler par une délégation que l’on suppose importante vu le nombre de men in black + oreillettes : le président du parlement organise une petite visite culturelle pour ses invités, cool, ca veut dire qu’on a bon goût nous aussi !

C’est maintenant vraiment la fin des vacances, un dernier tour dans le bazar pour acheter du thé à la pomme, une dernière pita sous la protection de Ste Sophie, un café du matin dans le starbucks pour se réhabituer à l’occident et nous voilà parti pour la France! Super contents!

mardi 24 novembre 2009

La cité souterraine

Bonjour tout le monde!





Pour notre dernier jour en Cappadoce, sachant qu'on a 14h de bus le soir et que la nuit sera longue, on ne se met pas la pression le matin. On aurait pu.. mais non, en fait. Donc lever tard, gros petit dej, et départ vers midi (scénario complètement exceptionnel, je vous assure!!) pour une des curiosités locales, et pas des moindres.

Aujourd'hui, au programme de la dream team : the underground city... (à prononcer avec une voix d'outre tombe, un bruit de tonnerre un peu assourdi, et une petite musique qui fait peur, bien sûr.)







Franchement, la cité souterraine, c'est un truc de malade. Le trajet en bus pour y aller n'est pas ce qu'il y a de plus marrant, mais ensuite, ça vaut le coup.
Un jour, dans son jardin, le muezzin local trouvait que les tomates qu'il arrosait buvaient l'eau un peu trop vite. Intrigué, il creuse... Et tombe sur une ville creusée par les Hittites il y a 5000 ans, puis habitée successivement par tout un tas de monde. (pourrr se cacher pourrrrr éviter les guerrres, nous dira notre guide)
Capable de contenir une population de 5000 personnes, la ville s'étend sur 8 étages, descend jusqu'à 80m de profondeur, avec une citerne, des systèmes d'aération sophistiqués (surtout du côté du pressoir : ils ont dû tous finir beurrés après la première mise en bouteille, du coup ils ont un peu amélioré le système de ce côté là, rapport aux vapeurs d'alcool...) les cuisines, les tas de chambres... Bref une énorme ville!


Alors le truc, c'est que la ville est taillée pour les Hittites : 1m30 grand max, les bras levés. Notre Lolo national était comme chez lui! Déjà que tout le monde, même les filles, étaient obligé de se baisser souvent... (c'est pas du sexisme, pour une fois, c'est juste que c'est vrai que vous être un peu plus petite, en taille!) Bon après, je fais le malin, mais je me suis pas mal cogné aussi : à force d'aller voir dans les endroits où personne ne va parce que ça n'est plus éclairé, aussi, forcément, dans des coins exigus comme ça...





















Ça nous a donné l'opportunité de refaire des photos marrantes, ces coins exigus dans le noir! C'est rigolo, les photos dans un noir d'encre : on se rend pas très bien compte, dans la vraie vie, combien c'est puissant, ces petits flash... Si vous trouvez qu'on a un peu des têtes de racoons pris en flagrant délit de pillage nocturne, c'est normal!
Bon maintenant, je ne vous ai pas non plus parlé de notre guide : je ne peux pas le passer sous silence, c'est un peu de ma faute si on a dû se le cogner pendant une heure... Il nous a coûté cher, il était nul, il parlait vite et ne se préoccupait pas de savoir si on l'entendait ou pas, quand il était loin devant ; mais par contre, il nous a bien fait rire.


Faut dire, Lolo a raison : le gars parle à toute vitesse pendant 10 minutes, et lorsqu'au bout du couloir, Lolo, à la fin de la chaine, récupère l'info par Dorothée : "ici, il y avait une porte en bois", on l'entend grommeler... "C'est pas possible. Le mec parle pendant une demie heure à fond sans respirer, et moi, tout ce à quoi j'ai droit, c'est "porte en bois". C'est le téléphone arabe, ici..." Forcément, il s'y connait, notre marocain...

Ceci dit, à ne rien entendre, on ne perdait pas non plus grand chose : impossible de tirer d'autres infos que "ils se cachaient parce que c'était la guerre", et qu'il y a des pièges et des tas de trucs d'aération. Lolo voulait surtout savoir pourquoi les méchants ne bouchaient juste pas les 5 cheminées d'aération pour tuer tout le monde dedans, puisqu'il n'y en a que 5 : réponses, elles étaient très cachées. Ok...


Un dernier petit tour vers les puits d'aération pour prendre une photos, et il faut bien prendre le cap du retour... Passage éclair à l'auberge pour reprendre les sacs, et on remonte dans le bus réservé la veille. Petit bus d'abord, complètement blindé, puis grand bus, plus agréable qu'à l'aller mais looooooooong, et enfin Istanbul. Ah non, c'est pas la fin... Le chauffeur de la navette d'Istanbul voulait remplir son bus, donc a attendu le car d'après... qui n'est arrivé que 2h plus tard. On a failli devenir fous, le gars se foutait de nous pour qu'on ne réalise pas qu'il n'allait vraiment pas partir tout de suite, et nous garder dans son bus! Ne pas parler la langue, parfois, c'est pénible...



Heureusement, après, une grosse balade , un thé, et une visite du grand bazar pour trouver des cadeaux nous a permi de nous changer les idées, c'était pas plus mal. Et marrant : ci dessous, en image, Dorothée et Aurélie qui marchandent pour un drapeau turc ! Les images parlent d'elles-même...

"Il y bon mon drrrapou, boune qualitêt, il y souperrrbe mon drrapou : il vaut plein dé poulouts! Mais pour vous, belles étrrrangèrrrres, seulement 30 poulouts."



"Quoi mais pas du tout! 5 poulouts max, et encore, tu m'escroques, sacripan! allez, 6, je suis gentille, c'est ton jour de chance."

"Tou mé brrise lé coeurrrr! Jé pou rrrien fairrre, moi, avec 6 poulouts, jé souis au choumage, qu'est ce qué tou veux qué jou fasse."





"Zuteux, ça n'a pas marché, on y était presque!"
Allez, 6 poulouts le truc à touriste dans le grand bazar à Istanbul, c'était sport de tenter... (toute comparaison avec des gens qui se sont fait arnaquer en achetant un mug et une petite cuillière sont bien sûr à proscrire.)

C'est le charme de l'Orient!
Il a malheureusement fallu reprendre l'avion pour Paris, en laissant Lolo et les deux filles aller visiter Topkapi et les cathédrales citernes pendant encore un jour ou deux... Dernier passage par le bazar aux livres, très joli! On espérait y trouver des cartes marines, c'était raté, mais l'endroit est charmant, il vaut le coup.



Mais franchement, la Turquie, c'est top : il y a des tas de trucs à faire, à voir, à visiter, c'est trop cool! D'excellentes vacances, merci à tous ceux qui sont venus, et tous les autres : allez-y!

lundi 16 novembre 2009

Cappadoce

Bonjour tout le monde!

Je vous ai laissé à la fin de la croisière, mais nous ne nous sommes pas arrêtés là! Enfin, sauf qu'on n'a pas laissé que vous, sur le quai : Olivier a dû nous laisser... Impossible de résister à l'appel du caoutchouc, il faut croire.
C'est donc à 4, avec Dorothée, Aurélie et Lolo, que nous avons pris le bus pour la Cappadoce. 14h de bus, c'est déjà pas mal en soi, mais là, en plus, le pompon! Notre chef de bord, un pauvre type qui nous a pris en grippe dès le début, ne supportait pas qu'on joue à la coinche avec nos jambes dans l'allée, spécialement Lolo. C'était sans doute lié à la taille des jambes, mais du coup ce petit crétin ne pouvait pas s'empêcher de lui mettre des coups à chaque fois qu'il passait, jusqu'au moment où il a même réussi à l'éclabousser avec un verre d'eau : le fameux cahot fantôme qu'on n'a pas senti, mais on va dire que c'est parce qu'on n'était pas debout comme lui, ne soyons pas de mauvaise foi... Bon, là Lolo, qui n'est pas sanguin mais faut pas non plus déconner, lui a gentiment fait comprendre que ça allait comme ça. Enfin, fait comprendre... C'est un grand mot dans la mesure où le type, par snobisme, refuse de comprendre un seul mot d'anglais, mais le paraverbal était suffisament clair pour que le message passe!

Avantage du trajet de nuit : nous avons eu droit à l'arrivée en Cappadoce sur un lever de soleil absolument magnifique, parfois ne pas bien dormir a ses bons côtés... Sur place, les touristes faisaient la queue pour essayer de trouver une auberge de jeunesse avec encore quelques lits, mais tout était très cher. Coup de bol pour nous, deux filles croisées dans l'auberge à côté d'Ephèse nous avaient donné un bon plan, l'Auberge des Pierrafeux. Un peu kitch dit comme ça, mais en fait, comme tous les hotels du coin, il était semi troglodyte, le personnel très sympa, et surtout une piscine!
Ok, vous vous dites que ça fait glandu, mais comme on nous avait prévenu que l'été, dans le coin, la température monte facile à 45°, on s'est dit qu'au moins on aurait un coin où faire la sieste. On ne s'est pas trop fait désirer, d'ailleurs, pour la première sieste, il fallait se remettre de la nuit difficile.

Une fois posés sur les coussins sous la tonnelle en bois au bord de la piscine, on commence à taper un peu la discut' avec un anglais (trop le beau gosse, avec des yeux bleux de ouuuuuuuf, il était mi-gon comme touuuuuuuuuut!, alors qu'en fait c'était à peine un bellâtre anglais... pff, n'importe quoi.) qui allait de Budapest à Beinjing en vélo avec sa copine. Visiblement, il a l'air de pouvoir faire très très chaud, sur les routes en Turquie, il avait l'air plutôt content de rester quelques jours à ne rien faire à l'ombre, dans cette auberge de jeunesse tranquille...
Pas si tranquille que ça, puisque pour une raison mystérieuse, alors que Lolo et moi nous étions mis en maillot de bain pour nous baigner, Aurélie, elle, a décidé de se baigner habillée. Allez comprendre... Les femmes. (si il y a des témoins, soyez discrets s'il vous plaît, pour l'instant je plaide non-coupable, votre prix sera le mien.)
Pendant la pause sieste, la traditionnelle petite pause "on fait envie à ceux qui sont restés en France" : cartes postales, en sirotant un petit thé sous la tonnelle du bistrot du coin! Début pas facile, donc, mais on survit...




Ensuite, première visite typique du lieu, le musée de Göreme, la ville où nous sommes. C'est un ancien ensemble de monastères, complètement creusés dans les montagnes et autres cheminées de fée : un travail de titan, le caillou est un vrai gruyère! C'est là qu'est née la première grosse communauté chrétienne de l'histoire, il y a des centaines d'églises de toutes les tailles dans tous les coins. C'est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les coutumes de l'époque, les méthodes de forage pour construire les maisons, les tables et les bancs directement taillés dans le caillou... Pas mal de monde, c'est le coin typique le plus près de la ville la plus typique de Cappadoce, mais ça vaut le coup.

Des églises, il y en a vraiment de toutes sortes : petites, grandes, toutes simples, beaucoup plus compliquées... Les peintures sont vraiment bien conservées, ce qui fait qu'on a beaucoup moins l'impression de visiter des ruines que pendant la première semaine, avant la voile. Limite on pourrait encore y vivre, dans leur dédale troglodyte! Bon par contre tout n'était pas non plus de grande qualité : parfois, on a un peu l'impression qu'ils ont fait venir les classes de maternelles pour décorer les murs. L'inspiration est là, le talent manque encore un peu... Enfin, je critique, mais dans l'ensemble, il y avait quand même du niveau. Et puis il faisait frais, dans ces grottes, vu la chaleur dehors c'était plutôt pas mal!
















Mais la visite est faite de telle sorte qu'on termine sur une bonne note : une des plus grandes églises de la région, complètement taillée dans la montagne elle aussi, et dont les peintures sont super bien conservées, nous attend à la sortie du site. Pas mal de touristes, là encore, surtout que c'est la dernière chance de se mettre un peu au frais avant de retourner en ville! On prend donc tout notre temps pour admirer, dans la pénombre, les fresques et les colonnes, qui sont pas toutes très droites, mais comme ils devaient les faire sur le vif, c'était pas trop possible de recommencer... Ça donne son charme à la structure, parfois un peu de guingois, mais globalement assez impressionnante.

Après la visite du coin touristique, il est grand temps d'aller se perdre un peu dans la verte nature. Au départ de Göreme, le chemin des pigeons serpente entre les collines et les cheminées de fées : il paraît que c'est joli, allons-y!
Et effectivement la balade est très sympa. Pour une fois, en plus, on marche à la fraîche : c'est pas plus mal ! On termine quand même un peu limite en eau, je dis à la fraîche mais ça reste la Turquie...
Arrivés au bout du sentier, on débouche dans un charmant petit village, les jambes un peu en compote parce que ça montait la plupart du temps. Notre objectif, en même temps, c'est le chateau qui surplombe la région : c'est normal que ça grimpe un peu, on n'a que ce qu'on mérite!


Avec Lolo, on prend un peu d'avance, pour aller acheter de l'eau à un aubergiste local. Après avoir tenté vainement de se faire comprendre en anglais, courageusement on switche en turc! Et c'est sur un "ah merde alors, comment on dit eau, en turc?" que le gars s'exclame : "Mais vous parlez français! Il fallait le dire tout de suite..." Le sien était assez rocailleux, avec un accent bien turc, mais c'est vrai que c'était beaucoup plus simple! Du coup très sympa, le gars nous explique par où il faut qu'on passe, on discute le bout de gras, tout ça, et pour finir il nous fait payer les deux bouteilles dix fois le prix que lui les a acheté : on va dire qu'il était sympa, donc que ça nous a fait plaisir...


Ça a aussi fait plaisir à Dorothée et Aurélie, qui nous attendaient à l'ombre : elles commençaient à se dessécher, les pauvres. Et ensuite, on repart : il est grand temps de remettre le cap sur le chateau, le soleil commence à se coucher! Mais comme on n'est pas loin, on y arrive vite : je charrie, je charrie, mais les filles ne sont pas loin derrière. Du coup on a même le temps de flâner un peu, et de craquer devant un marchant de petites graines : on se pose à la terrasse du petit bistrot local avec 3 ou 4 sacs de graines diverses, de la cacahuète enrobée de miel à la mûre séchée. Idéal pour l'apéro, ces petites graines! Pour les autres aussi, donc on se pose pour une petite coinche autour d'un thé en attendant le sunset.




Il finit par arriver, c'est pas mal ces trucs là, on est rarement déçu dans ce pays... On voit donc le paysage de Cappadoce rougeoyer (sur la photo, il ne rougeoit plus des masses, mais je me suis laissé surprendre, c'est pour ça que j'étais un peu à la bourre pour prendre le cliché, j'étais trop occupé à admirer!), depuis un des recoins du château...
Il a d'ailleurs fallu le trouver, ce recoin. Le château est assez marrant : c'est un type qui a dû se dire : "bon, tout le monde dans le coin creuse sa maison dans un caillou. Si je prends un gros caillou, ça fera sans doute une grosse maison?" Et hop, un château, avec des tours, des tas d'étages, des escaliers de partout, tout un dédale de couloir à l'intérieur.. Et pas mal situé, il domine toute la région à 360°!


Par contre après, il est temps de repartir : autant vous dire qu'il faisait plutôt sombre, sur le chemin des pigeons, au retour... Heureusement que ça n'est pas ça qui va nous arriver, on arrive donc au village largement à temps pour piquer une tête dans la piscine, prendre une douche, et se poser! Avec Lolo on prolonge même la soirée autour d'un thé-narguilé très couleur locale, y'a quand même des coutûmes auxquelles il est facile de s'adapter... Celles-là ne nous ont pas demandé trop d'efforts!



Le lendemain, changement de décor et grosse patate! Tout le monde est en super forme, et l'auberge de jeunesse nous y aide : le petit dej est super copieux, et le petit plouf dans la piscine fait toujours du bien le matin. Je vous rassure, j'imagine que vous avez l'impression qu'on y passe notre vie, mais pas du tout : là, c'est parti pour une grosse journée de marche. Un peu plus grosse que prévue...
Tout commence dans un autre monastère d'il y a quelques milliers d'années (pas plus de 2, ok, c'est un monastère chrétiens, mais bon, super vieux quand même), pareil, creusé dans la roche. Celui-là est un vrai complexe, avec tout ce qu'il faut pour une vraie ville, mais tout en troglodyte.




Comme c'est aussi touristique que notre premier site de la veille, on visite mais on ne s'éternise pas non plus, et assez vite on fait demi-tour pour reprendre de la hauteur. Le bus nous avait posé un peu loin à l'aller, on avait pu commencer à découvrir l'arrière-pays, il est grand temps maintenant de s'y enfoncer un peu plus profondément. C'est assez rigolo, la frontière entre le site touristique et la campagne est marquée par une arête de pierre, un peu galère à escalader mais de laquelle on a une vue très sympa!
Lolo, pensif, fait corps avec le paysage... Beaucoup de naturel, toujours. Mais c'est parce qu'il le vaut bien.




Les filles aussi, je vous rassure, sont tout à fait à leur aise dans ce décor sauvage et hostile : après les James Bond girls, je vous présente les Indiana Jones women!
Ni une ni deux, on se dit que le bus ça va bien pour l'aller, pour le retour on doit bien pouvoir trouver notre chemin parmi les cheminées de fée, maisons troglodytes, caves et pigeonniers divers. (oui, les pigeons de la veille étaient là parce que les gens creusaient les cailloux pour en faire des pigeonniers, et récuperer les crottes de pigeons pour faire de l'engrais : ces petites collines étaient en fait d'énormes tas de crottes... Dont la taille était signe de la richesse du proprio, d'ailleurs, ça valait cher, c'était du très bon engrais.)
Mais bref, nous, on marche! Le chemin (enfin, notre azimut) serpente entre des pieds de vigne (c'est pour ça que j'ai dit chemin, tout de suite un azimut qui serpente ça fait pas sérieux) : et oui, ici c'est plus chrétien que musulman, ou en tout cas ça l'a été, donc ils font du vin!


De temps à autre, le bout de papier pour touriste qui nous sert de carte (décidément, c'est une manie, ici...), nous indique une église, ou alors on tombe sur une par hasard. Par exemple, là, sur la photo, c'était par hasard! Rien d'extraordinaire, juste un trou creusé dans un rocher, mais il y a des marches pour y accéder, et ça... le grimpeur qui sommeille en Lolo et moi se réveille, comment résister à l'appel du caillou. Et quand je dis LE grimpeur : et oui, il n'y en a qu'un regardez sur la photo, il a fallu qu'on se le partage!


Au cours de nos pérégrinations, nous découvrons une autre église, beaucoup plus grande celle là, sculptée dans les parois d'un canyon. L'eau, au cours des siècles qui ont suivi, a érodé la paroi côté rivière ainsi qu'une partie du sol, ce qui permet de prendre des photos marrantes! Et d'apprécier les sculptures plafonnales (je sais pas comment on dit...) à leur juste valeur, c'est vraiment chouette. L'ensemble est de belle taille, en plus, sans jeu de mots, ils ont dû mettre un moment pour faire ça!





La lumière commence à décliner quand on arrive à l'église de la vallée rose, si je me souviens bien. (ça peut aussi être la vallée rouge, mais les deux se ressemblaient pas mal)
Trop tard : les visites fermaient à 17h, et il est 17h03... C'est vraiment pas de bol... Là, on proteste, parce que le gus qui a les clefs, et qui se fait du beurre en vendant des boissons à peu près fraîches à des touristes assoiffés, abuse un peu de jouer au fonctionnaire alors qu'il a les clefs de la seule église du coin qui ferme... Pourquoi elle fermerait, d'ailleurs! Bon, on a quand même soif, je râle parce qu'on se fait exploiter par une situation de monopole mais devant la vox populi, je cède aussi et tout le monde lui prend une cannette à boire.
Bon prince, et dans sa grande bonté, il nous dit qu'allez, ok, il n'y a personne, il va fermer les yeux, mais on ouvre, on rentre, et on referme derrière nous, et pas de bruit à l'intérieur surtout, il ne faut pas que d'éventuels passants sachent qu'on est rentré! Lolo prend donc les devants, avec Dorothée qui fait le guêt : ça déconne pas, on est en mission.


Une fois à l'intérieur, on referme : ah bah oui, du coup il fait sombre... Mais on y voit quand même, et puis ça donne un petit air de mystère, et tout! Il faut reconnaitre aussi que perdue comme ça au fond de la Cappadoce (ça fait un bon moment qu'on marchait, alors que c'est pas sensé être très grand, comme région...), elle est vraiment chouette. Des dizaines de générations de bergers ont dû s'y arrêter pour la nuit et y faire du feu, il y a des traces de noirci partout, mais les peintures sont encore très visibles, j'ai bien aimé cette petite église. Et puis, il faut reconnaitre, cette petite ambiance de mystère, ça rend joueur!






Pendant que les filles jouent à cache-cache, les garçons font de l'escalade avec une vieille échelle en bois pour aller explorer le grenier : tout est normal. 15 ans d'âge mental de décallage, mais normal!
Et puis bon, avec le petit rayon de lumière qui filtre par la lucarne, ça fait très Indiana Jones, à nouveau, tout cela est très mystérieux.
Le grenier, en fait, c'était encore un pigeonnier, avec un très gros tas de crotte : je pense qu'il n'est plus récolté très souvent, le guano...
Et on passera sur la redescente du grenier : il me semble que j'ai un peu galéré, mais c'est pas sûr, je crois qu'en fait ça s'est très bien passé mais tout le monde a oublié les détails. (merci quand même Lolo d'avoir décallé l'échelle pour me sauver...)





Une fois ressortis, on rend les clefs à notre pote qui continue de garder ses petits airs de mystère, et on repart : il est temps maintenant d'essayer de retrouver le village. Et ça doit pas être la porte à côté... Dans le soleil couchant, avec l'air concentré genre "elle est pas facile la vie mais on est trop des belles gosses et ça gère", nos Indiana Jones women se la jouent exploratrices. Le décor cadre pas mal... (et, oui, ok, les chapeaux sont assortis au décor... Irrécupérables, ces parisiennes!)


Les blés sauvages doroient, le chemin poudroie, le soleil rougeoie : ça bucole... Et pour une fois, on a choisi de marcher en tongues plutôt qu'en converses : au moins, on n'a pas mal aux pieds! Par contre, notre sens de l'orientation ne s'arrange pas. On se retrouve donc à zigzaguer dans la campagne, au gré des falaises découpées par les ruisseaux dans la roche qui s'érode si facilement. Heureusement, on choisit le chemin des crêtes, et si on se tape un peu plus de montées et de descentes, au moins le paysage est superbe.


Nous arrivons dans le soleil couchant à Sunset Point (il y en a vraiment partout, des sunset points... pas beaucoup d'originalité, là, j'avoue!) et pendant que Lolo prend la pose, comme à chaque fois qu'il voit un piton devant une plaine, on essaie de savoir où on est vraiment et comment rentrer. Verdict des flics locaux, confirmés par des touristes : on n'est pas arrivés... J'ai pas vraiment l'impression qu'on se soit beaucoup rapprochés de l'arrivée, dans l'après-midi!







Au moins, de sunset point, on voit toute la vallée : visiblement, un des canyons part de là où on est et serpente jusqu'à l'arrivée, il n'y a qu'à le suivre! Et l'avantage d'avoir monté toute la journée, c'est qu'au moins, là on a toute la descente : il faut bien capitaliser à un moment donné.

Descendre le long du canyon est vraiment marrant. Au début, j'avais l'impression d'avoir eu une idée trop géniale, on passe dans un tout petit sentier de chèvres, il faut écarter un peu les buissons... et puis en fait par endroit pas du tout, le chemin est complètement équipé, avec des escaliers, des tunnels, et tout... On n'est pas vraiment les premiers à passer par ici!







Sur le chemin, pendant qu'on suit la rivière à la trace (là, je vous rassure, c'était juste pour le sport. Les filles, qui étaient en jupe ce qui m'a valu de me faire copieusement injurier lors de la prise de la précédente photo, allez savoir pourquoi, on préféré faire le tour!), on tombe sur le jardin d'Eden d'un type local qui s'est construit son petit paradis. Sur le passage du ruisseau, à un endroit où les falaises qui le bordent s'écarte, il a planté un verger, quelques vignes, ramené quelques chèvres, et il vit là, avec sa maison creusée dans les rochers, bien au frais... Il doit pas être mal, le bougre! Et de temps en temps, il tape la causette avec les marcheurs qui suivent son petit chemin, histoire de passer le temps et de gagner deux ou trois poulouts en vendant des fruits et des légumes.


Le chemin a été vraiment plus long que prévu, finalement... On a terminé la journée sur les rotules! Bon, là, la patate, vu que quand même, pour la photo à la sortie du dernier tunnel, il est de bon ton d'avoir l'air normal, pour une aventurière, mais quand même...
Surtout qu'il restait quelques kilomètres : ce soir là aussi, se rafraichir les pattes dans la piscine était vraiment agréable...
Et encore, on a pu gagner 2 kilomètres grâce à des cavaliers, qui nous ont doublés en nous indiquant un raccourci pour couper au dessus d'une arête rocheuse, plutôt que de la contourner par la route. Merci les cavaliers!

Le bilan de cette journée, c'était qu'on peut crapahuter des heures en Cappadoce : on ne s'en lasse pas... Il y a des trucs à voir partout, des grottes et des maisons troglodytes à explorer, les paysages changent tout le temps, les lumières sont superbes... J'y aurais bien passé plus de temps!
Heureusement, il nous reste une journée dans la contrée pour en profiter!