mardi 10 novembre 2009

Retour au près

bonjour tout le monde!



Les articles se suivent et... se font attendre. Je suis bien obligé de reconnaitre qu'écrire des articles sur les vacances, c'est pas très compatible avec la vie active. Mais comme ça me permet de regoûter un peu au soleil, de loin, via les photos, je fais quand même un effort!
Photos qui continuent d'avoir un petit goût de sel, d'ailleurs : nous sommes toujours sur l'eau.

Le héros du jour, c'est Simon (prononcer Saïmonne, c'est un anglais). Ce matin-là, au début on croyait que tout allait bien : beau temps, belle mer, idéal. Petit dej sans histoires, on commence à être des vieux habitués du bateau, et on a le pain frais de la veille : le moral est au beau fixe! Je passe sur le petit bain du matin, ça pareil c'est même pas une option, et puis il est temps de reprendre la mer. Au programme du jour : petite croisière tranquille tout à fait à l'Est du Golfe de Gokova, au fond du golfe, puis début de la phase un peu plus musclée du retour : il s'agira de remonter au près dans l'après-midi, avec a priori, comme tous les jours, pas mal de vent.
Seulement c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme : le destin devait frapper ce jour là... C'est l'avarie.


Dans le rôle de l'avarie : la drisse de foc; qui explose. Bon alors ça a peut-être l'air dramatique, comme ça ; en vrai ça allait quand même : dans un bon 2 noeuds de vent (c'est le matin, c'est normal de commencer doucement!), on déroule le foc qui retombe mollement sur le pont, la drisse avait cédé la veille à l'enroulage : la phase sous voile n'aura pas durée très longtemps, ce matin... La drisse a cassé sur la poulie, en tête de mât, donc faute de harnais on ne va pas pouvoir réparer nous même.
De toute façon, ça rentre dans le cadre de notre accord avec Aura Yachting : en cas de pépin matériel, on est sensé trouver un abri sur la côte Nord, ils envoient un mécano, et hop le tour est joué. Coup de fil à notre copain Tiger, celui qui a fait l'état des lieux du bateau, qui nous envoie immédiatement son pote Simon : il ne devrait pas être trop long, mais bon, on a largement le temps de trouver un abri et de déjeuner. Ce qu'on fait : il faut juste traverser le golfe, au moteur donc c'est un peu saoulant, mais d'un autre côté on en profite pour recharger les batteries et refroidir un peu le frigo. Il est un peu faiblard, ce pauvre frigo, il en a bien besoin... Encore, que le beurre tire une drôle de tête, passe encore, mais que les bières soit tièdes, je trouve qu'il y a des limites!

On finit par accoster à un petit quai, au fond d'une crique appelée Akbük, alors que le vent se met à souffler pas mal : au moteur, c'est pas très confortable, on est content de pouvoir se poser. Surtout que c'est encore une petite crique de rêve : eaux turquoises et enfants locaux qui jouent dans l'eau, avec le propriétaire du petit resto en bois sur la plage qui nous fournit l'eau et l'electricité en échange de l'achat de pain frais et de quelques poulouts en plus, c'est pas mal.



Une demie heure après le déjeuner, Simon arrive : comme à la télé... Dans un nuage de poussière, on voit une moto cross débarquer à fond la caisse sur la pistouille qui mène à la plage; le motard, en pantalon de treillis, gros look de mercenaire, a un casque avec un énorme filtre à poussière qui lui donne un petit air de Dark Vador ou de méchant dans James Bond, c'est un peu la classe.
Il enlève son casque, et là, le mythe ne tombe pas : on a devant nous le prototype de l'aventurier, couvert de poussière mais buriné quand même, énorme smile : "hey guys! Nice to see ya here! It's a nice place. And I'v'got to say : 'twas a fun ride!" On s'apprêtait à avoir l'air embêté de l'avoir fait venir, mais en fait on n'a visiblement pas trop de raisons de se donner cette peine...





Le gars est super efficace : en 20 minutes il est monté en haut du mât, a réparé le truc, on hisse à nouveau, on réenroule, terminé. On va même pouvoir prendre le goûter sur l'eau! On lui offre à boire, il se contente d'un verre d'eau (enfin 3, d'à peu près un demi litre chacun) parce qu'il a encore des clients à voir : des touristes turcs qui ont tout pété en forçant sur le guindeau parce qu'ils ne voulaient pas que leur bateau bouge à cause des vagues. Simon avait l'air de trouver que c'était assez normal que l'ancre soit plus faible que leur bêtise, visiblement ce genre de gus riches et incompétents sont assez fréquents dans le coin. Heureusement il ne nous met pas dans la même catégorie : on est soulagé!

Pendant que notre sauveur repart dans un nuage de poussière, nous mettons les voiles. Sauf que là, mea culpa, ça devait être la journée, mais la remontée au près n'a pas été super bien gérée par le skipper en herbe... Comme il y a un peu plus de vent que d'hab, je préconise une réduction de la voilure, en optant pour la solution de facilité, l'enroulage du foc. Le bateau n'aime visiblement pas, et on se fait chahuter en tirant des bords carrés pendant 3h... Pas super efficace. Heureusement, comme tous les jours, le vent finit par tomber brutalement : changement de programme, on affale et on termine au moteur! C'est pas très classe mais ça nous permet d'arriver à notre mouillage du soir dans les dernières lueurs du jour (ça, c'est pour l'assurance, en vrai il me semble me souvenir qu'il faisait noir comme dans un four) à Çokertme.

Pendant le dîner nocturne, grosse révélation : on est début août, et il y a des tas d'étoiles filantes! Après le dîner, tout le monde se retrouve donc alongé sur le pont, la tête dans les étoiles, à compter les étoiles filantes... Il y en avait des dizaines, et le ciel était tellement clair qu'on ne pouvait pas les rater. La soirée s'est pas mal prolongée : des ciels avec autant d'étoiles, on n'en voit pas très souvent, c'était vraiment magnifique. Il a bien fallu aller se coucher, mais je suis sûr qu'on en raté plein, du coup, des étoiles filantes... Mais allez, celles qu'on a vu étaient particulièrement belles, et il parait même qu'un membre de l'équipage n'avait jamais pris le temps de rester le nez en l'air suffisament longtemps pour en voir : comme quoi, tout arrive!


Le lendemain matin, on découvre que plein de bateaux ont jeté l'ancre à côté de nous pendant la nuit, une vraie armada! Les bateaux sont chouettes, donc allez, ils ont beau être plein de touristes, et leurs capitaines être "a bunch of real pigs!", dixit notre loueuse, ont ne les a pas chassé. On a plutôt préféré profiter du coin : c'est assez joli, encore une fois! Le petit village sur la plage attire Olivier et Lolo qui profitent de leur petite séance de natation du matin pour y faire un tour, pendant que je plonge sous le bateau avec le masque et le tuba que j'ai pu récupérer et que les filles bronzent (et barbottent aussi, je vous rassure c'est pas possible de résister à l'appel de l'eau turquoise!).




Une petite séance de portraits plus tard, et nous repartons!















C'est notre dernière grosse navigation, mais pas une des moindres. La sortie du golfe est assez technique, les cargos viennent se rajouter au vent et aux vagues qui sont encore plus violents entre les îles grecques du coin que dans le golfe lui-même. Pour une fois je lâche la barre pendant un bon moment, et c'est Lolo qui en profite. Les conditions pas évidentes n'ont pas eu l'air de trop l'émouvoir, il s'en est très bien tiré! En même temps, la paire de genoux en bas de la photo laissent deviner la pin-up qui bronze sur la banquette : il était bien obligé de s'appliquer pour faire le beau gosse!




Pour notre dernière soirée, nous profitons de notre avance pour aller voir le coucher de soleil du haut de la colline qui protège la crique. C'est la même crique qu'à l'aller, mais elle est pas mal placée, et suffisament chouette pour que ça ne soit vraiment pas un problème d'y repasser une nuit! Petites séances de ménage, lessives, tout ça, il ne faut pas croire qu'on n'est pas des gens propres, et puis on commence vraiment à considérer que ce bateau c'est notre maison : les petites habitudes sont vite prises. Dans la soirée on commence par escalader la fameuse colline surmontée d'un énorme drapeau turc (éclairée en vert pomme la nuit, allez savoir pourquoi), chacun son petit sentier de chêvres! Olivier et Dorothée arrivent les premiers, et en profitent pour faire les stars dans le soleil couchant...









Décidément, Olivier peut pas s'empécher de se la raconter dès qu'il y a des filles dans le coin... Regardez le faire le malin! Le pire c'est que ça a l'air de marcher. Avec un coucher de soleil comme ça, en même temps, ça n'a pas l'air super dur! Le cadre est pas mal, faut reconnaitre. Nous, malins, on se dit : tiens, cool, on va en profiter pour faire des photos de groupe! Et paf, on se colle autour du seul poteau, moche, de la colline, avec rien autour et encore moins de possibilité de mettre un peu de vue dans le cadre... Heureusement qu'on a l'air sympas!





Tant qu'on est dans notre phase particulièrement intelligente, c'est parti pour les photos kitch. Et là, pas de problème, on fourmille! Je ne sais pas si vous arrivez à lire ce qu'on essaie d'écrire (oui, c'est pas une secte en prière pour le dieu soleil, c'est bon), c'est pas parce qu'on trouve ça drôle qu'on est très fort... (un point pour celui qui trouve). Un rien nous inspire : il a pas une belle tête de pâtre turc, Olivier, avec son beau baton de berger en armature de béton?

Heureusement on finit par reprendre les choses sérieuses, places au vraies photos de groupe, avec un peu de décor, tout ça...






Les dernières photos débiles, et il faut bien repartir... Mais là c'est pas très facile, ça sent quand même un peu la fin de la croisière! Très symboliques, ces derniers rayons de soleil. La journée du lendemain, à part l'immersion avec les honneurs des restes de notre pastèque nationale, qui n'a pas survécut aux outrages causés par une sauce vinaigrette projetée par une vague particulièrement vicieuse, n'a rien eu de particulièrement notable : c'est toujours un peu pénible de tout ranger... (et puis ça me permet de passer sous silence la séance de refueling : la caution n'est pas passée très loin de la caisse, j'ai un peu merdoyé sur la manoeuvre d'apontage... C'était pas facile, aussi, les conditions étaient dures, tout ça!)
Une chose est sûre : c'était tellement cool qu'il n'est certainement pas question que ça soit notre dernière croisière! On repartira...

Et puis faut pas non plus trop s'inquéter : pas question de rester là dessus, le soir même nous mettons le cap sur la Cappadoce, 14h de bus au programme. Mais c'est une autre partie de l'histoire!

2 commentaires:

Emmanuelle a dit…

C'est "turc", c'est "turc" !!!!
Une oreille ? =)
A bientôt, elles sont cool les photos !!

Louis-Marie Jacquelin a dit…

gagné! Bravo Manu!
Pourtant c'était pas évident, je reconnais : on était inspiré, sur les poses!