lundi 28 septembre 2009

La Turquie des vieilles pierres

Bonjour tout le monde!



Petit à petit, l'oiseau fait son nid, ma narration de notre périple turque avance de même. Rome ne s'est pas faite en un jour, n'est-ce pas, ce blog non plus (même si j'avoue que l'excuse pour mon rythme de paresseux n'est pas terrible), et les sites que nous avons pu voir le long de la côte de la mer Egée témoignent que ça n'a pas plus été le cas pour les villes des colonies greques de la région.

Je vous avais laissé alors que nous nous couchions pour notre première nuit sur la route, dans un camping au bord de la plage, sommaire mais à l'accueil sympathique. Le lendemain matin, après un petit bain de mer et une douche au tuyau, il a bien fallu repartir. Je vous avoue que la perspective de continuer de se coltiner la pistouille mal pavée ne nous enchantait pas trop... Heureusement il n'en fut rien, Sarkoï marquait la fin de notre calvaire! Nous avons donc pu rejoindre rapidement les Dardanelles, et traverser en ferry à la hauteur de Çanakkale. Vous pouvez le voir sur la première photo de cet article : c'est étroit, là non plus la réputation des lieux n'est pas surfaite! Et un peu plus loin, notre premier contact avec la Turquie de l'antiquité fut bien sûr : Troie.
Les observateurs attentifs auront probablement noté que le cheval sur la photo n'est vraisemblablement pas l'original (ben oui, sinon les troyens auraient vu les grecs par les fenêtres du cheval, tiens, ça aurait fait louche...), ceci dit ça met tout de suite dans l'ambiance.

Un peu plus que le site lui même, d'ailleurs : on arrive par l'arrière de la ville, et il n'en reste pas grand chose. Le travail des archéologues n'est pas facilité par le fait qu'il y ait 9 cités superposée, construites les unes à la place des autres au fil du temps; en plus personne n'est vraiment sûr que c'est bien ici qu'a eu la guerre de Troyes... Nous commençons donc dès à présent à nous habituer à ne voir que les bases des différentes constructions, ici une des tours du mur d'enceinte. Et nous essayons aussi de nous faire à la chaleur : la manie de visiter les différents sites "à la fraîche", entre 11h et 16h, ne nous quittera pas...
Ce qui est un peu dommage à Troyes, c'est que le site n'est pas très bien entretenu, du coup la végétation repousse un peu partout. C'est donc un peu difficile de se faire une idée d'ensemble des lieux, en revanche la vue sur la plaine en contrebas permet très bien d'imaginer ce que ça pouvait donner à l'époque où la mer arrivait jusqu'aux pieds de la ville : la vue côtière devait être sympa! Pas de bol, le réchauffement climatique de l'époque a fait que la mer est partie... Ça a d'ailleurs été un problème réccurent sur cette côte : la plupart des villes antiques que nous sommes allés voir ont été abandonnées après le recul des côtes.

Nous ne nous sommes pas spécialement éternisés, et sur la route une pause me permet de vous présente notre magnifique véhicule : la Renault Symbol, ainsi que ses occupants : de gauche à droite, Olivier, Aurélie, et les cheveux de Dorothée. La route le long de la côte de la mer Egée est vraiment superbe, nous profitons donc du paysage en roulant vers Assos. Comme c'est notre premier jour de tourisme dans la région, nous n'avons pas peur et enchainons les visites avec un deuxième site archéologique : la ville antique au dessus du petit port d'Assos.

La photo vous laisse aperçevoir que le coin n'est pas dégueu... La petite marche pour arriver jusqu'au site est loin d'être désagréable, il n'y a qu'à voir la foulée décontractée d'Olivier pour s'en convaincre! Et puis les quelques colonnes qui ont pu être remonter nous permettent de nous orienter en pointant le nez au dessus de la butte. Du coup, petite photo d'art pour l'occasion...





J'en profite pour réitérer ma requête habituelle : si vous trouvez une photo vraiment nulle ou vraiment bien, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour me le dire, ça me fera plaisir ou progresser, selon le cas!




Au moment de pouvoir profiter de la vue, petit stress passager : "mais, euh, il n'y a pas un peu de vent, là? Et si c'est toujours comme ça, c'est pas génant, pour la voile la semaine prochaine?" Ben si, un peu, mais bon, s'inquiéter à l'avance, c'est s'inquiéter deux fois! A la place, vu que le vent nous apporte un peu de fraicheur, on le laisse faire, mais c'est vrai qu'il y a un certain nombre de risées plutôt robustes, sur le plan d'eau... Qu'à celà ne tienne, on commence à sentir qu'on va apprendre à prendre un ris correctement.


Comme vous pouvez le voir, le stress est de courte durée, et la décontraction, mot d'ordre de ce voyage, reprend ses droits! Oui oui, il y a bien 15m de vide en dessous, mais c'est pas grave : ça fait bien 3000 ans que ces pierres tiennent, elles vont pas tomber maintenant. (et puis pour les 15m, personne ne vous dis que je ne bluffe pas : d'abord, j'ai pas mesuré, et ensuite... allez vérifier, vous me direz, de toute façon le voyage vaut le coup!)
Alors après, évidemment, on peut parler soit de décontraction, soit de crise de folie douce : le soleil tape fort, et la photo suivante peut laisser courir un doute sur la santé mentale de notre équipe... Enfin, de sa partie féminine, Olivier loin de moi l'idée de t'associer à ça, je sais bien que comme moi tu as su rester parfaitement maître de toi même... On n'a même pas abandonné les filles sur leurs colonnes en fuyant discrètement, c'est vous dire!



C'est donc en leur charmante companie que nous avons pris l'apéro sur la digue du port d'Assos. Coucher de soleil, lever de lune, tout y est... Bon maintenant, si on est sur la digue, c'est parce que notre plan logement du soir n'est pas tout à fait l'endroit rêvé pour être bien : ce coin est en pôle position pour le concours du logement le plus bôf de tout notre voyage! Juste derrière le port, la côte est colonisée par une armée d'hotels tous plus moches les uns que les autres, avec chacun leur petite terrasse sur piloti qui permet aux gros turcs riches d'aller se vautrer sur des transats. Pas glamour du tout, le coin... C'est là qu'on regrette de ne pas pouvoir planter de tente n'importe où sur la côte, parce que n'importe où aurait été mieux, et moins cher!
Ça ne nous empèche pas de profiter de la petite bière du soir, et comme Olivier de prendre des poses romantiques devant la lune : finalement, tout lieu peut être propre à la méditation, il suffit de laisser parler son âme de poête... (mais non mais non, puisque je vous dit que la photo n'est pas du tout posée!!)




Notre première journée de visite était plutôt bien remplie, je laisse la suite pour plus tard! Je vais éviter de céder à la tentation d'écrire des articles trop longs, il parait que ça m'arrive... Mais la suite devrait arriver bientôt!

mercredi 23 septembre 2009

Départ en road trip, version turque

Il y a pas mal de trucs qui font qu'un road trip turc est différent d'un road trip californien. Déjà, la voiture. Force m'est de constater que la Renault Symbol, toute ralongée soit-elle, ne vaut pas une Mustang décapotable. Ok je le savais déjà, mais ayant amèrement dû constater la présence d'un toit inamovible, je ne peux pas m'empêcher de regretter le soleil non stop que m'offrait mon petit cheval préféré...
Cet hommage rendu, l'honnêteté me commande de reconnaître qu'un coffre dans lequel on peut mettre tous les sacs, sans nécessairement faire partie du world top 10 des joueurs de Tetris, ça améliore un peu le confort quotidien. Et ça permet aussi de partir avec des filles à bord : le "heu, on pourrait s'arrêter deux secondes? Parce qu'en fait, il me faut ab-so-lu-ment ma petite crème pour les mains, qui est dans le petit sac blanc rangé dans la pochette en tissus qui est dans ma trousse de toilette, au fond de mon sac, derrière celui d'Olivier...", avec la Mustang, c'est juste pas possible, il faudrait une heure et des compétences de magasinier bien au-delà de notre portée. Alors que là, facile!

Ensuite, deuxième différence : l'aventure. C'est pas la même, mais alors là, je dois dire que ça n'est pas forcément en Amérique qu'il faut aller pour la trouver le plus efficacement... Parce que savoir où on est, en Turquie, c'est une gageure! La preuve, même les turcs le disent eux-même : "ah, les cartes? Non, on en a pas trop, dans le pays... En fait, ce que tout le monde fait, le plus simple, c'est de s'arrêter et de demander à quelqu'un. En général on finit par trouver un gars du coin..." Facile. Un vrai sketch de Gad... En même temps, comme se perdre faisait visiblement partie du thème du voyage, on était à fond dedans!

Mais reprenons les choses depuis le début. Alors oui, cet article va être long... surtout si je ne le coupe pas au milieu ; mais c'est la vie! (et puis de toute façon, rien que ceux qui arrivent jusqu'à ce paragraphe sont rares, mais les enfants peuvent juste regarder les images, ça les distraira quand même!) Le début, c'est ce dont j'ai commencé à vous parler la dernière fois : Europcar... A Istanbul, soyons francs, c'est un peu des arnaqueurs. Parce qu'honnêtement, calculer le prix en Euro (on est sympas, vous êtes européens, on s'adapte!) pour finalement n'accepter que les pouloutes (la monnaie turque est la turkish lira, ou TL, mais c'est trop compliqué pour nous) et faire habilement un taux de change qui fait monter le prix de 15%, ça sent un peu l'arnaque, même pour des novices de la finance comme nous... Enfin, en fait même pas : notre banquière attitrée n'a pas trouvé ça super clair de leur part. Surtout que le mec a dû refaire le calcul 10 fois, tout ça... Louche, en un mot! Par contre, sympa, pour ce prix là, merci Michelin, on avait le GPS. Et là... on y viendra, sur le GPS, du grand art à lui tout seul!

Nous finissons par charger les fameux bagages dans le fameux coffre, et nous voilà partis! Au volant, notre respo pneus, Olivier en grand forme. Et heureusement qu'il avait la patate... Parce que sortir d'Istanbul, c'est pas de la tarte. Pourtant, les échangeurs américains sont réputés pour être formateurs! Mais là, c'est sans comparaison, il y a des autoroutes dans tous les sens, qui vont n'importe où voire nulle part, des sorties qui conduisent elles aussi là où on ne veut pas aller... L'absence de carte se fait cruellement sentir, tous nos espoirs reposent donc sur ce fameux GPS. On n'a pas été déçus... Il nous a offert de l'aventure pour pas cher! "Tournez à droite dès que possible", sur une autoroute, avec la première sortie en cul de sac... Le seul indice utile qu'il nous ait donné, c'était "stay on this highway... for a while!", qui semblait dire que nous étions à peu près dans la bonne direction, en tout cas pour une durée indéterminée mais non nulle. Utile...

Il nous a donc fallu une bonne heure pour sortir d'Istanbul. Comment être si nul, me direz vous? Déjà, pour ma part, je pense que je dois avoir des prédispositions : pas plus tard qu'il y a 15 jours, il m'a aussi fallu une heure pour réussir à sortir de Marseille... Donc bon, faut pas trop se poser de questions. Non mais là, aussi, on était pas aidé : en Turquie, les panneaux sont en turc... On le connaitra, le çevre yolu! Merci à la perspicacité d'Olivier, qui a réussi à deviner, en voyant que l'autoroute menait à çevre yolu quel que soit le sens dans laquelle on la prenait, qu'il s'agissait sans doute du périphérique local... Sans ça, on y serait probablement encore!

Du coup, une fois sûr que nous étions dans la bonne direction, (les deux notions de "sûr" et de "bonne direction" ayant assez vite pris des valeurs plus que relatives... Mais Olivier vous le dira : en road trip, faut laisser parler son instinct!) cours intensif de turc! Et ben je vous garantis que c'est vachement dur, le turc... Rien que pour retenir l'expression équivalente à "merci", il m'a fallu trois jours. En même temps, teçekür ederim, je voudrais vous y voir!
Mais on était au rythme du pays : le temps qu'il nous a fallu pour apprendre à compter jusqu'à 10, à peu près deux heures, a aussi été celui qu'il a fallu au GPS pour réaliser qu'on n'était plus dans Istanbul... Une oeuvre d'art, ce GPS local! En plus, le truc, tu tousses, il s'éteint, à cause du faux contact dans l'alimentation...

C'est donc guillerets, pleins d'entrains, et guidés par notre instinct que nous nous sommes lancés sur la route européenne le long de la mer de Marmara, elle aussi bien connu de nos amis lecteurs de Barbe-Rouge. (Pour ceux qui auraient oublié, passagèrement bien sûr, c'est le bout de mer qui est entre le détroit des Dardanelles et le Bosphore, donc passage tout aussi obligé vers la Mer Noire). La seule carte que nous possédions (vous savez, le genre de carte pour touristes, celle avec les monuments schématisés en très gros, avec trois autoroutes et 5 bleds qui représentent la Turquie) semblait souligner que la route de la côte valait le coup. Une carte à touriste qui dit qu'un coin est beau, on ne pouvait pas se douter qu'on se lançait, dès le premier jour, dans la route la plus foireuse du séjour...

Au bout de 10 kms de route de plus en plus mal pavée, le bitume a tout simplement laissé place à un chemin de terre, très couleur locale. Le problème, c'est que la voiture n'était pas tout à fait adaptée à ce type de terrain... La piste, qui surplombait la mer, valait effectivement le coup, les vues étaient magnifique, on est bien obligé de reconnaitre ça à la carte à touristes. En revanche, après 5h de tape-cul et un enjoliveur en moins, on en avait un peu marre... Heureusement qu'au début de la piste des gens nous ont bien confirmé que la route allait quand même jusqu'au bout, malgré son aspect peu engageant, ça aidait de savoir qu'on n'allait pas devoir faire demi-tour! Enfin, en pleine nuit, nous avons fini par attendre Sarkoy, unique bled du coin : gros soulagement de savoir que la voiture avait à peu près tenue le coup... Parce que bon, quand on a vu le soleil se coucher, alors qu'on n'était vraiment pas arrivé, c'était certes très joli, mais un tout petit peu stressant quand même! C'est ça, que de ne pas avoir confiance dans le matériel...


Pour une première journée de route, on a quand même fait fort... Et pour notre première recherche de campement à l'arrache pour passer la nuit, on n'a pas été mauvais non plus! Après avoir tourné une demi-heure dans le petit bled en question (oui, ça implique qu'on est repassé 15 fois dans les mêmes endroits...), sans trouver d'hotel, nous finissons par demander aux quelques personnes que nous croisons où nous pouvons dormir. Ils ne parlent pas du tout anglais, nous ne parlons pas du tout turc : c'est pas évident au début... Sauf qu'au bout d'un moment, notre sauveur est arrivé dans la personne d'un garçon d'une quinzaine d'année (il a fini par nous dire 18, mais on pense qu'il bluffe), ramené par son cousin pour aider les étrangers. Et là, la situation change : il parle allemand avec Aurélie, anglais avec moi, et français quand il se rappelle qu'on est tous français et que ça sera peut-être plus simple... Les traductions en turc vont donc bon train, nous suivons nos sauveurs en voiture pour aller voir l'unique hotel de la ville, qui est malheureusement plein. Pas de bol.
Notre sauveur, qui a malheureusement un prénom imprononçable, et donc encore moins retranscriptible, nous dit donc : bon, dernier plan, allez voir le gros type là-bas. Par contre, méf' : c'est un énorme arnaqueur, ne croyez rien de ce qu'il vous dit. Laissez moi faire, je vais faire la traduction, ça va bien se passer. La conversation s'engage en turc, et après moult salamalecs, le gars confirme qu'il peut louer des maisons pour la nuit. Par contre, c'est pas 40 euros, comme initialement prévu, mais ça va être un peu plus... Vous pouvez payez plus? Le petit gars traduit pour nous en anglais, et termine sa phrase, sans changer de ton, genre je fini naturellement ce que je suis en train de dire : "say no" avec un petit sourire innocent... On fait semblant de se consulter, on prend l'air dramatique et on dit "oh, noooo, impossible..."

Le type a essayé comme ça de nous avoir deux ou trois fois, on dit non toujours suivant le même manège, et puis finalement, ça se termine par la confirmation que de toute façon toutes ses maisons sont louées aussi. Heureusement, encore un cousin de nos amis arrive, fourmillant telle la Pompe dans ses grandes heures. Et après des tas de détours, d'arrêts aussi intempestifs qu'incompréhensibles, nous finissons par atterrir chez leur voisin qui fait aussi camping, qui nous loue une grande tente pour tout le monde pour une bouchée de pain, et qui nous offre le thé : plutôt sympa, l'acceuil!

Donc finalement, pour cette première nuit : c'était un peu long, mais ça valait le coup, on s'est fait des copains et on a très bien dormi, dans une tente sur la plage!

dimanche 20 septembre 2009

Istanbul

Bonjour tout le monde!

Chose promise, chose due, je reprends le clavier pour vous donner quelques idées de voyage. On ne sait jamais, si par hasard vous avez trop de vacances et que vous ne savez pas où aller... Je peux d'ors et déjà vous recommander la Turquie!

Après moult tergiversations, il a été décidé que l'Iran, si attrayant soit-il, serait pour une autre fois. Vous me direz, prendre ses billets d'avion un mois avant les élections pour un départ un mois après ça n'est pas très malin : et vous avez raison, je confirme, c'était pas très malin. Il a donc fallu s'adapter, au gré des remboursements (ou pas) des companies aériennes, et trouver un plan B. Et en fait de plan B, la Turquie le vaut bien!



Comme le titre le laisse suggérer, en revanche, on n'a pas été très originaux pour le début du voyage : visite d'Istanbul. Passage obligé, tout le monde le fait, il y en a même qui y vont sur un WE juste pour visiter la ville... Et nous, en plus, il fallait qu'on attende Olivier R., qui ne pouvait pas venir avec nous dès le début pour cause de jours de congés différents. Ça, c'est un problème nouveau pour moi : les jours de congé. Comment ça tout le monde ne peut pas partir en vacances tout le temps et aussi longtemps qu'il veut?? C'est pas comme ça, la vraie vie?? Il parait que non, on m'a dit que je verrai quand je commencerai à travailler : autant vous dire que je suis encore moins pressé... (ça, de toute façon, je vous rassure, c'est pas pour tout de suite : au moment où j'écris cet article, j'ai encore quelques mois devant moi)
Mais donc, opportunité en or : deux jours à perdre à se perdre dans Istanbul! On ne croyait pas si bien dire...

J'en profite pour vous présenter la fine équipe : Aurélie, que vous connaissez déjà un peu, Dorothée, que vous ne connaissez pas encore, Olivier, non plus (attention, à ne pas confondre avec le stanford student du même nom, là c'est pas le même), et moi-même, mais sans Mustang. Devrait nous rejoindre plus tard, pour la deuxième partie du voyage, Laurent, dit Lolo, que lui vous connaissez très bien : peu m'ont fait l'honneur d'écrire un article sur ce blog, mais lui fait partie de ce cercle très privé!

Le programme : se perdre dans Istanbul, donc... Aussitôt dit, aussitôt fait : le trajet pour aller de l'aéroport à l'auberge de jeunesse a été un tout petit peu plus long que prévu... "Après le métro, prendre le tramway", nous dit le routard. Donc nous, pas tếtus, on saute dans le tramway à la sortie. Ah, sauf que le routard a omis de préciser (et d'indiquer sur ses cartes) qu'il y a deux tramways, dont un qui va forcément exactement à l'opposé de là où on veut aller...

C'est donc en pleine nuit que nous sommes arrivés aux Chambres de Bohème, à deux pas de la place Taksim. Ce coin, entre la Corne d'Or et le Bosphore, est très touristique, avec son étalage de magasins de luxe ouverts toute la nuit. Quartier très animé, comme vous pouvez le voir! Notre hotel, dans une petite ruelle parallèle, est tenu par un type très sympa, même s'il m'avait paru un peu rugueux au premier abord. Le bar d'en face propose (impose?) de la musique live une bonne partie de la nuit, juste sous nos fenêtres : il parait que tout le monde n'a pas forcément super bien dormi...


Heureusement, ça n'est pas ça qui va nous arrêter, et dès le petit matin nous mettons le cap sur le centre ville. A l'Ouest de la corne d'or, il y a plein de trucs à visiter : on ne pourra même pas en voir la moitié... D'où l'intéret de ne pas trop trainer. Nous commençons par faire un petit tour dans le grand bazar, meilleur moyen de s'imprégner de la culture locale. Les filles s'emparent donc des guides (il se trouve que je n'ai toujours pas réussi à lacher mon appareil photo, donc la répartition des rôles s'est faite assez vite...), avec pour but de nous guider dans un dédale dont nous ne soupçonnions pas encore l'étendue. Enfin de toute façon, là on a le temps : il ne fait pas super beau, autant profiter de ce marché couvert le temps que l'averse passe! C'est orageux, en fait, ce pays!


Comme ça apparait assez bien sur la photo, le grand bazar... c'est le bazar. Ok, facile, pardon, pardon... mais il fallait bien la faire, pour une fois que l'occasion se présente vraiment... Et puis la photo a le second interet de montrer que c'est joli : les décos des plafonds, les stands de bijoux en or, toute la quincaillerie et les vêtements plus ou moins anciens qui trainent partout, avec au milieu de tout ça les inévitables breloques à touristes, cartes postales, magnets et autres, c'est très chamaré! Nous déambulons donc dans les petites ruelles, l'étendue de ce bazar est vraiment impressionnante : on pourrait s'y perdre! Ce qu'on fait un peu, mais ça tombe bien c'est le thème du séjour... Le fait que toutes les rues sont complètement tordues ne nous aident pas, mais il y a plein de portes : rassurez vous, nous avons quand même réussi à sortir.

Nous en sommes même sorti avec un moral parfaitement intact : le premier contact avec un autochtone, immédiatement après, a été pour lui demander le chemin... d'un autre bazar. On en redemandait même! Le second bazar, c'est le bazar égyptien, dit le bazar aux épices. Perso ça me rappelait très fortement les bazars marocains de Marakesh, même si je n'ai pas pu trouver la cousine de Ouarza, la tortue de Tarsi, mais les stands d'épices ressemblaient pas mal. On voyait des touristes se faire fourguer des herbes pour tout et contre à peu près n'importe quoi : statistiquement, sur le lot, il y en a bien une ou deux qui remplissent leur office, on ne va pas dire qu'ils se sont fait complètement avoir!

La traversée de ce marché nous a permi de nous rapprocher de l'eau, en l'occurence la Corne d'Or. Juste à côté, la Nouvelle Mosquée nous tendait les bras : c'est le moment de visiter notre première mosquée d'Istanbul. Ça tombe bien, c'est au moment d'une autre averse : quelle coincidence... Après avoir enlevé nos chaussures, seconde épreuve pour les filles : le port du voile. Et ça va, elles s'en sont plutôt pas mal tirées!






A l'intérieur, l'impression est souvent la même : par rapport aux églises de nos campagnes, c'est très vide. Forcément, il manque un peu les bancs... Mais les tapis feutrent un peu l'ambiance, et la déco très riche des murs donne un résultat d'ensemble pas mal du tout.

Bon en fait, comme vous pouvez le voir, je ne suis pas super fort dans les descriptions des mosquées, et de tout autre bâtiment en fait : je referai une tentative pour sainte Sophie, mais ne vous attendez pas à plus! Pour toute autre information, voir le routard... Et après tout, une image vaut mille mots, et ça il se trouve que j'en ai sous la main, autant vous en faire profiter.

Une fois l'averse passée, nous sortons de la mosquée et nous dirigeons vers notre prochain objectif : récupérer Olivier. Et ça, c'est pas simple. Comme notre hotel est excentré, on s'est dit que lui donner rendez-vous dans un endroit où il y a des trucs à voir serait plus judicieux, vu qu'il arrive en plein milieu de la journée. Sur les conseils d'une amie d'Aurélie, le rendez-vous fut donc pris au café Pierre Loti, sur les hauteurs de la ville, au dessus du quartier d'Eyup. Et pour s'y rendre, ou au moins s'en rapprocher, quoi de mieux que le bateau bus sur la Corne d'Or? Après un déjeuner express et très local (döner kebap au poisson grillé) sur les quais de la gare maritime, nous embarquons dans un petit ferry-bus qui longe les rives de la ville.
Depuis le bateau, nous ne sommes pas déçus : la vue sur les rives est magnifiques, on peut à la fois découvrir les monuments posés sur la rive et avoir une vue d'ensemble sur la ville. La réputation d'Istanbul en matière de mosquées n'est d'ailleurs pas surfaite : il y en a vraiment plein...















Mais nous, c'est une église, que nous allons voir. Après avoir zigzagué dans ce petit bras de mer, nous accostons un peu avant Eyup pour essayer de trouver l'Eglise Saint Sauveur in Chora, très connue pour ses mosaïques. Déjà il faut la trouver : pas facile. Elle est perdue dans un dédale de petites ruelles, et n'a pas de minaret pour la repérer de loin, elle, forcément... C'est donc sur un coup de pot que nous finissons par tomber dessus, d'autant plus que nous n'avons quasiment pas de carte de la ville : les plans sont rares, en Turquie, on aura l'occasion de bien s'en rendre compte tout au long du voyage... Mais c'est pas grave, à force de demander son chemin on finit bien par arriver. Comme de toute façon il fait tellement chaud qu'il faut se procurer de l'eau toutes les demies heures, on est déjà à fond au contact avec la population!




Et puis le chemin passe à côté des anciens remparts d'Istanbul : c'est de la belle ouvrage! Dans les mêmes tons, le fort de Constantin bâti dessus devait en imposer, à l'époque. Maintenant un peu, moins, ça se voit pas sur la photo mais en vrai la cour du fort est un parking de nettoyage de car : il y a plus classe... Ceci dit, si on ne regarde pas, c'est tout de même encore assez massif.
L'église en elle même est effectivement intéressante, avec une architecture tarabiscotée (notez les fenêtres pas centrées, par exemple...) et des mosaiques superbes. Heureusement, parce que nous commençons à faire face à un des gros problèmes pour les touristes en Turquie : le prix des entrées dans les monuments... On est loin de l'art gratuit à Paris! Enfin, comme bien sûr notre soif de culture dépasse toute considération financière, on ne se pose (presque) pas de questions. Mais bon...


Il nous faut finalement nous diriger vers notre lieu de rendez-vous, faute de quoi nous risquerions de manquer Olivier. Le chemin pour aller à ce célèbre café n'est pas très facile à trouver, surtout quand on suit les plans bucoliques du routard... La route est un peu longue, et ça grimpe, mais le chemin serpente dans un grand cimetière / sous-bois, ce qui nous permet de marcher à l'ombre dans un cadre très joli. Nous finissons par arriver, les premiers, et prenons un premier verre sur la terrasse qui surplombe Istanbul : ça va, pas mal, on comprend qu'il soit connu, ce troquet...
D'ailleurs, en fait de troquet, c'est tout un complexe de bars, de terrasses, avec un hotel dans un coin, le tout bien moderne, qui occupe le sommet de la colline. Le pauvre Pedro, s'il est jamais venu ici, ne reconnaitrait probablement pas bien le coin...







Nous voyons enfin arriver Olivier, sac au dos, en vrai routard, à peine essouflé par la côte : une arrivée de grande classe! (ok, il faisait un peu chaud, d'où la légère rougeur sur les joues peut-être, mais ça ne compte pas, et puis c'est assorti au polo!) Un peu de frais semble tout de même bienvenu, nous nous déplaçons donc vers la terrasse à l'ombre des arbres, où justement sont servis des narguilés. Il semble grand temps de sacrifier aux traditions turques, maintenant que l'équipe de la première semaine est au complet : fumer un narguilé autour d'un thé!
En plus, on n'a vraiment pas le choix : le narguilé est ce qui fait toute la réputation de ce bar : le tabac est fait maison, "avec des vrais fruits", et effectivement nous pouvons constater qu'il est servi dans une pomme creusée. Ça donne un goût très fruité, c'est pas mal du tout!



Le jour déclinant, nous redescendons finalement vers le coeur d'Istanbul, en bus cette fois ci, non sans admirer la ville qui rosit dans le coucher de soleil. C'est joli, le soleil qui se couche à Istanbul... Toute la ville devient orange, les minarets se découpe dans le voile rouge que forme la brume traversée par le soleil... Je n'ai pas pris de photo, sinon vous risqueriez de la prendre comme excuse pour ne pas aller voir vous même sur place! (et les petits joueurs qui se contenteront, pour ça, de se repasser en boucle la scène adéquate de Bons baisers de Russie, je ne vous félicite pas!) C'est donc parée de rose que la mosquée bleue nous accueille : oui, moi aussi je fais dans la poésie, parfois!




Là encore, l'intérieur est superbe. Je ne comprends pas pourquoi il a fallu faire pendre tant de chaines pour suspendre les lustres, il y en a tellement que ça bouche un peu l'espace et c'est dommage, mais sinon tout est magnifique. Les piliers, qui soutiennent toutes les coupoles qu'on voit de l'extérieur, sont énormes : c'est vraiment les 4 pattes d'éléphant de la mosquée! Et religion oblige, le port du voile est là aussi de mise ; mais limite là on commence à avoir l'impression que ces demoiselles commencent à s'y faire! Le charme de l'orient...




Pour le dîner, un plan routard nous conduit dans une petite ruelle derrière la petite Sainte Sophie, autre mosquée toute rose qu'il était malheureusement un peu tard pour visiter. Le resto était super bon, lui, par contre : nous découvrons les pide, sortes de pizzas en forme de barques : les spécialités turques ne sont pas mal du tout! Le service est en plus super gentil, et la clientèle choisie : il n'y a tellement que des français que les serveurs nous ont accueilli avec le guide du routard à la main... Je vous recommande donc aussi le Çesme Restaurant!
La nuit tombe vite, si bien que la mosquée Bleue a encore changé d'aspect quand nous y retournons : les éclairages à Istanbul sont particulièrement bien fait, il n'y a pas à dire les monuments sont bien mis en valeurs! Bon, juste pour la note culturelle, vous l'aurez deviné la Mosquée Bleue, ou mosquée de Sultanahmet, doit son nom à la déco intérieure, en fayence d'Iznic (merci wikipedia), et non à la couleur de ses façades, qui sont tout sauf bleues... En tout cas c'était une bonne idée de repasser par le même chemin au retour qu'à l'aller, le détour valait le coup. Le retour à l'hotel se fait en déambulant dans les petites rues, après un coup de tramway, et nous ne nous éternisons pas : le lendemain, encore une dure journée nous attends.


Notre troisième jour à Istanbul commence fort : Sainte Sophie! Incontournable joyau, il fallait bien aller voir... Ce qui est surtout frappant, c'est la taille du truc : là, pas à dire, ils ont construit grand... Les échafaudages pour la restauration étaient un peu dommage, mais à la grande époque ça a dû être assez grandiose... Rien que les terrasses ont la surface d'une église normale chacune, et le chemin pour y aller devait être praticable à cheval, c'est vous dire. Question déco, les grandes caligraphies musulmanes ont remplacé les croix chrétiennes, le mix entre les deux styles est en fait assez marrant. Les mosaïques, qui sont très connues, sont encore bien conservées, pour celles qui n'ont pas été pillée en tout cas.




Les fenêtres de Sainte Sophie nous offrent en plus encore un différent point de vue sur la Mosquée Bleue, qui continue d'en imposer : c'est quand même de la belle architecture...
Il nous resterait encore beaucoup à voir dans ce quartier du vieil Istanbul, énormément même : le palais, absolument immense, les citernes-basiliques (oui, toujours comme dans James Bond, mais en vrai aussi je crois que ça en jette), plein d'autres mosquées, bref de quoi y passer des jours et des jours, mais on ne peut pas tout faire : nous décidons donc de changer notre fusil d'épaule. En effet il faut être vers 17h à la location de voiture pour le départ de notre road trip, comment tirer le meilleur d'Istanbul d'ici là?
La réponse à cette question, ça sera quand même souvent la même pendant ce voyage : prendre le large! Nous embarquons donc dans un autre ferry-bus, qui dessert quelques stations de part et d'autres du Bosphore, le vrai, le grand, celui qui sépare l'Europe de l'Asie.

C'est d'ailleurs assez marrant, parce qu'entre toutes les influences diverses qui se sont succédées à tout un tas d'époques diverses, les rives du Bosphore offrent un spectacle aussi hétéroclyte que chouette. Les palais XIXème, si chers à certaines, côtoyent les forts de défense de la ville, qui eux sont probablement beaucoup plus anciens, si on en juge par leur design plus... rustique. Et toujours, partout, des mosquées : comptez donc combien il y en a sur ce pan de colline, et vous verrez vous aussi pourquoi on appelle Istanbul la ville aux 1000 minarets... On ne les a certainement pas tous vus, par contre on sait déjà que le chiffre ne doit pas être exagéré!














Enfin le bateau nous pose à son arrêt le plus septentrional, et après une petite grimpette vers les ruines d'un vieux fort... La mer noire. Ça y est, on l'a vu!! Et on peut témoigner : il est pas large, le Bosphore, par endroit! Pas étonnant que Barbe Rouge ait galéré dans ce genre de coin, pas facile de passer discrètement... Surtout que depuis leurs forts divers et variés, les Turcs avaient plutôt la partie facile pour surveiller le trafic, il devait vraiment falloir choisir des nuits sans lune.
Enfin, on espère que les vigies turques étaient un peu plus sérieuses que nous, qui en avont surtout profité pour poser : le cadre est pas mal, on en profite un peu... La lumière du moment donnait un petit côté dramatique au cadre, mais à ce moment là j'en voyais surtout l'aspect photogénique.



Quelques instants plus tard, fin de l'aspect photogénique!! De retour sur le bateau, on s'est fait saucer par un grain qu'on avait tout de même fini par voir venir, avec heureusment juste le temps de se réfugier sous l'auvent du ferry... Il n'y a pas que la Bretagne, en Turquie aussi ils s'y connaissent, en grains! Et notre abri était quand même un peu le plan foireux : l'auvent en toile cirée, c'est bien mais ça protège pas complètement non plus, surtout quand on est tout à fait au bord... Et vous avez sûrement tous déjà testé : il y a des grandes poches d'eau qui se forment, et qui se vident ensuite petit à petit en éclaboussant tout le monde. Devant ce genre de situation, Aurélie, toujours proactive, lance une idée en or, et joignant le geste à la parole, monte sur un banc et donne un grand coup dans la bâche pour la vider. Pas con! Sauf pour ceux qui sont pas au bon endroit... J'aime autant vous dire que le couple de touristes anglais, qui pensaient que l'averse était finie et qui s'était un peu trop rapprochés du bord, n'ont pas trouvé l'idée si géniale que ça...
Pas plus que la famille turque un peu plus, loin, qui elle s'est retrouvée dans la trajectoire des cataractes déclenchées par Olivier, qui lui aussi trouvait l'idée plutôt bonne! A leur crédit, on n'a plus eu de problèmes d'eau jusqu'à la fin du voyage, et c'est vrai que les gouttelettes auraient fini par ruiné le Sudoku de Dorothée. Mais c'est quand même pas sûr qu'on se ne se soit fait que des copains, sur ce bateau... Ils sont ingrats, les gens, franchements, parfois!

Le soleil étant de retour, c'est sur cette image célèbre de la Turquie que nous quittons le bateau pour rejoindre Europecar, et de là, d'autres cieux! Je ne sais pas si je vous recommande tant que ça l'agence Europecar d'Istanbul, d'ailleurs... C'était un peu spécial, comme magouille. Mais je vous raconterai ça la prochaine fois, la suite au prochain numéro! Le road trip qui a suivi n'a pas eu tout à fait la même tête que ceux qu'on a pu faire aux US, mais vous verrez, on s'est bien marré aussi : autres cieux, autres styles!