lundi 27 octobre 2008

Norah Jones et Jack Johnson : à couper le souffle...

Bonjour tout le monde!




Comme je vous l'avais annoncé dans l'article précédent, nous sommes effectivement allés au concert annuel organisé par Neil Young, le Bridge School Charity Concert. The Bridge School est une école pour enfants handicapés mentaux, et est dirigée par la femme de Neil Young. Aussi, pour récolter des fonds, tous les ans, ce dernier regroupe un certain nombre de chanteurs et de groupes plus ou moins connus pour le WE. C'est ainsi que j'avais pu voir Metallica pour la première fois l'an dernier, ce concert est une date à noter si vous passez dans la région à cette période de l'année!






Cette année, la journée a vraiment été absolument géniale. Bénéficiant de tickets à prix très réduits grâce à un sponsort d'une association de Stanford, (merci Julie d'avoir doublé mes chances de gagner à la lotterie!), Olivier, Julie, Quentin et moi-même nous sommes rendus sur place relativement tôt, pour profiter à fond de l'évènement. Vincent et ses copines du département de géologie nous ont rejoint assez vite, ils ne voulaient pas rater ça non plus! Dès le début de l'après-midi, les chanteurs se succèdent pendant que nous nous prélassons au soleil en tapant le carton de temps en temps. La crème solaire est de sortie, les coups de soleil de l'an dernier dans ce même Shoreline Ampitheatre nous on servis de leçon!


Alors que le soleil commence à se coucher, les Smashing Pumpkins, que je ne connaissais pas avant au grand dam de la Pompe, nous offrent un récital très agréable, après un gugusse un peu braillard, qui heureusement était seul de son espèce ce soir. Malheureusement, je dois dire que je ne me souviens plus trop de leurs performances : tous ont été complètement occultés par les deux derniers chanteurs de la soirée...




D'abord, Norah Jones. L'avantage de ne pas trop s'y connaitre en musique, c'est que ça réserve des surprises... Bien qu'écoutant ses chansons depuis la prépa, et encore plus fréquemment depuis que je savais que j'allais la voir en concert, je n'avais qu'une très vague idée de ce à quoi elle pouvait bien ressembler. Surtout que Quentin, qui se souvenait l'avoir aperçu une fois de loin sur une pochette de CD, nous avait dis qu'elle avait un look un peu bizarre, nous ne nous attendions donc à rien de spécial. Notre ignorance fut balayée au moment où la chanteuse est arrivée sur scène et a commencé son show par un sourire à la caméra : Norah Jones est juste super belle...

De là où nous étions, nous ne pouvions voir la scène que via les écrans géants, les photos ne sont donc pas terribles, mais je vous en mets une ou deux quand même, pour essayer de vous donner une petite idée! Bien sûr vous ne saurez pas le charme qu'elle a quand elle chante, mais que diable, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même, il fallait venir. En tout cas, mon seul conseil, c'est que la prochaine fois qu'elle vient près de chez vous, allez la voir sur scène, c'est magique... En plus pour faire plaisir à Neil Young, pour ce concert, elle a repris une de ses inspirations initiales, la country, et nous a chanté quelques chansons de Johnny Cash ; revisitées par elle, en live, après ça je savais que je n'étais pas venu pour rien. Vous l'aurez compris : Norah Jones compte un nouveau fan inconditionnel! Pourtant, soyons honnête, j'étais loin d'apprécier tout ce qu'elle fait, avant, mais là, que voulez-vous...
















Après ça, j'aurais pu partir, ma journée aurait été gagnée, me direz-vous. Possible, mais en fait non : Jack Johsnon a pris le relais, et bien que la barre venait d'être placée vraiment très haut, il a relevé le défit, et nous a lui aussi donné un récital magnifique. Bon, là, bien qu'ayant vraiment bien aimé, ça n'était rien face à l'engouement qu'il a suscité chez les diverses demoiselles de notre groupe... Je ne citerai pas Julie en particulier, bien sûr, je dirais juste que ça applaudissait très fort à ma gauche! Il faut dire que ce gars a un peu tout pour lui : né à Hawaii où il a passé sa jeunesse, il arrête sa carrière de surfeur pro à 17ans, lorsqu'un accident l'immobilise juste après avoir atteint la finale d'une des compétitions les plus réputées, le Pipe Masters. Accessoirement, c'est le plus jeune surfeur à avoir atteint ce niveau. (oui, merci Wikipedia!) Donc grand, baraqué, beau gosse, il part étudier le cinéma, tourne un ou deux films de surfs, dont il fait la BO aussi : ben oui, il s'est mis à la guitare avec son pote Ben Harper, et est devenu assez vite une star : oui, il y a des gens à qui tout réussi, ça fait assez plaisir à voir!

C'est donc bien lui que nous avons ce soir en face de nous, et sa réputation n'est pas surfaite : il a lui aussi énormément de présence sur scène, et le concert qu'il nous donne passe beaucoup trop vite! Nous avons droit à quelques unes de ses chansons les plus connus, dont Good People et surtout Better Together... Un grand moment. Il faut tout de même aussi souligner que nous avons pu apprécier ce concert à sa juste valeur parce que, suivant les enseignements tirés de l'année dernière, nous avonc pensé à prendre des affaires chaudes! C'est pas évident : quand il fait chaud avec un ciel bleu impeccable, c'est pas évident de penser à sortir les polaires, les cols roulés et les écharpes! Mais une fois que la nuit tombe, il y a vraiment moyen d'avoir froid... En tout cas les souvenirs de caillante dramatique de l'an dernier me suffisent, une fois suffira, merci!!

Après ça, quitter les lieux pour rentrer à Stanford n'a pas été facile, mais non, ils ne font pas de rappels, ici, ça ne servait à rien d'attendre... Ce qui ne m'a pas empêché de rester sous le charme tout le reste de la soirée : pendant que Jack chantait depuis les enceintes du salon de l'appart, Amazon vendait un CD de plus de Norah Jones!

samedi 25 octobre 2008

Shooting session

Bonjour tout le monde!


Ce WE commence très fort! Vendredi soir, pour leur pendaison de crémaillère, Damien, Julien, Vincent et Quentin ont organisé une soirée comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Le kegerator a été déménagé pour l'occasion, c'est dire si l'évènement était d'importance! Du monde, de la bonne musique, (ça change tellement de ce que peuvent nous concocter nos collègues américains...), et une ambiance incroyable toute la nuit, ceux qui ont raté ça ne pourront jamais se faire une idée assez juste de ce qu'ils ont manqué. Emile et Images nous ont même emmené jusqu'au bout de la nuit, du jamais vu au pays du rap et du R'n B ! Ne vous méprenez pas sur mon expressive mimique, sur la photo : aucune demoiselle n'est en train de me marcher sur le pied avec son talon aiguille, ça doit juste être qu'il y a Louise Attaque qui passe dans la stéréo, et je ne peux bien sûr pas m'empécher de fredonner sur la musique, discrètement bien sûr pour ne pas gêner mes voisins.

Ce matin, après une bonne nuit de sommeil pour nous remettre de cet évènement mémorable, direction le shooting range. Des petits yeux sont à noter, tout de même, autour du café à 9h30... Et oui, il faut beau en Californie, mais du coup le matin c'est pas évident d'ouvrir les mirettes, n'est-ce pas le Cheu!
Pourquoi se faire du mal comme ça, me direz-vous? C'est simplement que nostalgiques de notre bon vieux temps dans l'armée, il nous est un jour venue l'idée de profiter de notre présence dans ce pays d'opportunités et de liberté pour aller refaire un peu de tir au pistolet. Bon alors au début c'était juste une idée en l'air, (évidemment que je n'étais pas sérieux, vous pensez bien, est-ce que ça me ressemblerait!) mais après, pour avoir des infos un peu concrètes, toujours pour voir, nous avons mis Zane sur le coup. Pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, Zane c'est mon pote Texan, étudiant en géologie de son état, et qui est le portrait craché de Lucky Luke : grand, maigre, les jambes arquées bottées de Santiags, le stetson sur la tête (bon, que de temps en temps, mais quand même, je l'ai déjà vu avec), une impressionnante collection de musique country, un gros 4x4, et une capacité très cow-boy de cracher très loin dans les petits crachoir de bar : en un mot une légende.
A l'idée de faire du tir, notre légende est partie au quart de tour! Quelques heures plus tard, nous avions un mail avec toutes les infos, les possibilités dans le coin, les prix, etc, il ne nous manquait que les armes. Après quelques jours d'investigation, il s'avère qu'en fait on peut en louer, pas cher, donc c'est parti, rendez vous à 10h30 le samedi!

Sont du voyage, Vincent, Olivier, Zane, Dominic (un pote de Zane), une charmante demoiselle dont à ma grande honte je n'ai pas réussi à comprendre le prénom, (c'est la copine de Zane, en fait, donc on peut l'appeler Copine-de-Zane, si on veut), un autre dude qui nous a rejoint plus tard et dont je n'ai pas le nom non plus parce qu'il était vraiment peu locace, et ma pomme.
Une (très) rapide instruction ainsi que de (très très brèves) consignes de sécurité : "bon, ça c'est le flingue, on appuie là, faut pas viser les gens, la sécurité on s'en fiche un peu il suffit de ne pas laisser trainer son doigt sur la gachette si on veut pas que le coup parte, voilà vous avez les stalles 5 et 6.", suffisent pour commencer la séance. On peut voir par contre que Vincent est très studieux, à lire le manuel devant l'impressionnant alignement de flingots en tout genre! (oui, un fusil de sniper c'est pas si cher que ça, et le M16 est quasiment donné! Par contre, non, il n'y a pas de Buy one, Get one free, aujourd'hui, désolé...) Ah, en fait non, on me dit à l'oreillette que la photo a été prise après la séance, mais c'est pas grave le Cheu tout ce que tu lis te seras sûrement utile pour faire mieux la prochaine fois...

Vincent n'ayant jamais tiré, Olivier s'est empressé de lui donner des cours, retrouvant ainsi le rôle d'instructeur dont le généreux contribuable a financé la formation. Les résultats ont bien sûr été à la hauteur de toutes nos attentes, l'élève ne tardant pas à dépasser le maître pour arriver à des résultats pas mauvais du tout à la fin de la séance. Il faut quand même dire que le maître en question, s'il n'est pas mauvais pour donner des leçons, a cependant des petits soucis de précision parfois, ça aide un peu les élèves...


Vous avez devant vous la photo du premier carton : oui, bon, c'est pas si terrible, mais il fallait bien se chauffer un peu... Après ça a été mieux, et puis c'était quand même rigolo de retrouver le même pistolet que celui qu'Olivier et moi avions à l'armée (le choix était vaste, pour louer.) Nous avons pu constater qu'Olivier n'était pas miraculeusement devenu un tireur d'élite, que je n'avais pas trop perdu la main, mais surtout... Enorme déception : Lucky-Luke-Zane est nul... On pense qu'il n'a pas dû avoir trop de cours de tir, et il paraît qu'il est meilleur au fusil, mais là, c'était quand même pas terrible terrible... Dommage, on se contentera donc des santiags et du chapeau de cow-boy! Sur les photos, vous pourrez admirez les tireurs d'élites, avez qu'à part les lunettes et les casques anti-bruit qui nous donnent des petits airs de Mickey, on s'y croirait! Ok, j'avoue, on voit aussi que j'ai pas pu m'empêcher de faire le malin et de mettre la cible tout au fond de la salle, mais que voulez-vous...















Pour compléter cette american experience, un bon In&Out au retour a fini de nous donner un aperçu de ce qu'un gros beauf américain peut vivre le WE. Parce que oui, rassurez vous, on sait que ça fait un peu beauf comme activité, de toute façon il n'y avait qu'à voir la population qui hantait le shooting range pour en être persuadé : entre le papa qui amène ses enfants hauts comme trois pommes en demandant à partir de quel âge c'est possible de tirer, ceux qui ont du materiel de guerre qu'ils veulent rentabiliser, et les gérants qui sont tous très ostensiblement armés jusqu'aux dents en permanence, l'ambiance est assez spéciale, je ne pense pas qu'on fasse ça très souvent.
Mais soyons francs : ça a beau être une activité de beauf, je me suis vraiment bien marré... Les autres aussi, et puis demain on va à un concert, ça sera très culturel, ça nous rattrapera!

jeudi 16 octobre 2008

WE sportif!

Bonjour tout le monde!


Après le dernier week-end culturel, voici le week-end sportif. Je vous rassure tout de suite, c'était pas nous qui jouions, mais bien les équipes en titre de Stanford. Bon, là, tout de suite, ça commence déjà à ressembler au week-end de la bôf attitude, c'est un peu ça mais c'était marrant, en tout cas!
Premier évènement, vendredi soir, nous sommes allés voir le match de volley féminin Stanford vs Arizona. Déjà, quand on rentre dans le gymnase, on peut voir affichés les palmarès de l'école dans les différentes disciplines, et ils sont impressionnants... Que ce soit en volley ou en basket, peu de tournois universitaires leur échappent, ça donne une idée du niveau. (En basket, 17 fois championnes du pac10 US depuis 1989, faites le calcul ça en fait pas beaucoup pour les autres...)

Et bien ce coup ci encore, les joueuses sont à la hauteur de leur réputation : la pauvre équipe qui avait fait le trajet depuis l'Arizona a pu aller se rhabiller, malgré le dynamisme constant (comprendre : les braillements nerveux et répétés) de leur meneuse de jeu.
En tout cas pour nous, la leçon est rude : il nous reste vraiment pas mal de progrès à faire, quand on joue au beach volley... On a beau se dire que c'est sûrement beaucoup plus dur de jouer dans du sable, on n'a quand même pas le même style! Je vous mets une petite photo pour vous donner un exemple de smatchs/contre, ça ne rigolait pas!















Par contre, là où ça rigolait plus, c'était sur le côté du terrain. Le marching band est toujours à fond, pareil pour les cheerleaders (pom pom girls, en français dans le texte) et pour la fameuse mascotte de Stanford, le magnifique sapin qui danse! Il faudra d'ailleurs que les respos-mascotte la réemplument un peu, elle part en pièces détachées, la pauvre... Et nous, forcément, public à 200% et aux couleurs de notre équipe (d'ailleurs obligatoires dans la Red Zone, celle où on est avec les autres étudiants, celle où il y a l'ambiance, évidemment), on encourage, on n'est pas venu là pour rien.
Le match s'est finalement soldé par un 3 sets à 0, ça n'a pas fait un pli. Les filles ont d'ailleurs remis ça le dimanche, je n'ai pas été voir l'autre match mais je crois qu'elles n'en perdent pas beaucoup, cette année encore...


Le lendemain, on change de sport mais on reste dans la même ambiance : match de football américain, versus Arizona toujours. Avec le retour de l'équipe Olympique de Stanford, nous avons eu droit à une rétrospective des jeux olympiques précédents pendant la mi-temps, avec des photos des athlètes de Stanford, c'était assez sympa. Pour vous donner une petite idée de l'importance de JO à Stanford, cette année à Pékin les étudiants de l'école ont ramené 7 médailles d'or, 13 d'argent et 8 de bronze... Même nombre de médailles d'or que la France, qui en totalise 40 au total, soit un peu plus mais quand même! Comme il y a un public très varié, à ces matchs, quelques soient les années des JO en question il y avait toujours des gens qui connaissaient et qui applaudissaient, c'était très bon esprit. Il y avait beaucoup plus de monde, il faut dire, comparé au match de volley, ce qui me donne l'occasion de vous donner un nouveau Charlie à chercher : dans la photo de gauche, ci dessous, il y a les 4 zigotos qui sont dans la photo de droite. Qui n'a rien à faire au boulot?















Même si le match n'est pas sensé avoir une importance capitale dans la saison, il y a quand même une super ambiance. Il faut dire que pour le coup, l'équipe de football de Stanford est plutôt réputée pour être nulle, et que cette année elle a déjà 4 victoires dans son escarcelle! Quasiment un record. Et là, pareil, c'était bien notre WE : après être menés 17 à 10, nos valeureux (et probablement débiles, à force de se rentrer dedans la tête la première, comme ça. Quand même, un beau placage de rugby, c'est tellement plus la classe...) nos valeureux joueurs donc remontent, et finissent par mettre un touchdown (équivalent de l'essai au rugby, 7 points si transformé) à 25 secondes de la fin, clôturant le score sur un 24 à 23 gagnant! Encore une fois le marching band, les pompom girls et les hurleurs avec leurs porte-voix s'en donnent à coeur joie, et nous aussi forcément. Nous quand on nous dit "make noise", on make noise!

En bons sportifs, nous rentrons fêter ça autour d'une bonne bière, il faut bien se remettre. J'en profite pour vous présenter Mike, notre colloc américain, pour ceux qui ne le connaissent pas encore : c'est celui qui est dans le canapé en train de discuter avec le Cheu, qui lui déguste un petit verre de houblon bien mérité après tant d'efforts!



Une petite dédicace à Damien tout de même, qui lui a vraiment été mouiller le tee-shirt en allant mettre une pile à l'équipe des anciens élèves, au rugby : comme quoi il ne faut pas desespérer, il y a encore des sportifs parmi nous, et pas juste des athlètes du kégérator!

samedi 11 octobre 2008

The Bluegrass WE

Bonjour tout le monde!

Oui, après un mois et demi d'absence, il est grand temps de reprendre le clavier! Pour ceux qui auraient pu croire que l'aventure s'arrêtait en août, rassurez-vous il n'en est rien, c'est reparti pour un an. Pour ceux qui savaient que ça n'était pas fini, loin de là, veuillez excusez ma flemme, c'est vrai que ça fait maintenant bien 3 semaines que je suis de retour à Stanford et je n'ai toujours pas donné signe de vie!

Le début de l'année a été assez rapide, il a fallu tout reprendre en même temps, mais maintenant c'est bon, il me semble que tout est réglé, l'emploi du temps tourne sans trop de conflits, et pourtant il aurait pu y en avoir... Heureusement les cours de sport ne sont pas à des horaires génants, c'est pratique on peut en prendre plein. Prenez par exemple le cours d'escalade du mardi et du jeudi, de 7h30 à 9h le matin, pas de soucis, il n'y a rien d'autre de prévu à cette heure, curieusement! C'est pas plus facile d'ouvrir les yeux pour trouver les prises que l'an dernier, au réveil, mais il parait qu'on a juste besoin de bras pour grimper, les yeux c'est pas important, on peut se réveiller après... Et il faut bien finir par émerger, surtout pour ne pas trop se cogner contre les arbres pendant le footing de l'aprèm! Ok, ok, je bluffe un peu, c'est pas deux fois par semaine toutes les semaines, le footing... Je vous présente le scénario idéal, là!
Pareil pour le cours de boxe thaï : de 7h30 à 9h du soir le lundi et le mercredi, c'est bon, il n'y a plus de cours. Par contre, ça facilite pas le lever du lendemain matin, pour l'escalade... Mais en même temps c'est vraiment marrant comme sport, et puis j'avais jamais fait avant le trimestre dernier, c'était l'occas!

Bref maintenant que tout ça est rodé (j'ai passé les cours sous silence, je suppose que la thermodynamique et autres histoires d'énergies plus ou moins renouvelables mais toujours très variées ne vous intéressent pas trop...), une fois que tout ça est rodé donc il est temps de sortir le nez du guidon et regarder un peu ce qui se passe autour! C'est ce qu'on a commencé à faire le WE dernier, WE que j'ai baptisé the Bluegrass WE, comme l'indique le titre.
Tout a commencé lors d'un passage, devenu quasi rituel, à la Devil's Canyon Brewery pour y faire reremplir le keg qui alimente notre cher (et toujours aussi beau) kegerator. Comme on commence à devenir pote avec les gens qui tiennent l'établissement et qui nous font notre bonne bière, forcément vu qu'on les voit finalement assez souvent, on cause un peu, et là ils me demandent si je serai là ce soir. Devant mon air un peu interloqué devant une telle proposition , ils m'expliquent que le soir même c'était bluegrass festival à la brasserie! Retour à Stanford, le temps de déguster une charlotte aux fraises confectionnée par Mathieu, un X 2005 (et oui, c'est comme le Beaujolais, il y en a des nouveaux tous les ans! Eh, au fond, là bas, qui a dit que la grippe aussi revenait tous les ans??)


Ni une ni deux, la soirée est réservée, et c'est là que nous avons pu découvrir ce qu'est le bluegrass. C'est une musique genre country, mais en très rapide, avec guitare forcément mais aussi violon, mandoline, banjo, etc. Les orchestres qui s'enchaînent ne sont pas mauvais du tout, et c'est un genre de musique super dynamique dont raffolent les gens du cru présents, d'où une très bonne ambiance! Vincent le Chenadec, dit le Cheu, n'était jamais venu à la brewery, et découvre simultanément l'endroit et la musique, dont il ne manque pas de faire le rapprochement avec sa très chère musique traditionnelle Bretonne, voire même un petit côté irlandais de temps en temps. Bref il est fan, et moi aussi, comme vous pouvez le voir sur les photos...

Les musiciens sont pour la plupart hauts en couleurs, mon préféré étant le cowboy avec la guitare, qui jouait vraiment super bien, en plus d'avoir la classe sur scène... L'autre, avec sa plume d'indien dans le chapeau et son énorme ventre à bière, jouait très bien aussi, mais avait plus un look pour épater la galerie! Encore qu'à la taille de la barbe, on peut se demander si il serait pas un peu comme ça dans la vraie vie aussi...

Il se trouve que je suis arrivé un peu avant tout le monde, ayant dû passer par l'aéroport pour apporter son passeport à une tête de linotte dont je tairai le nom, d'abord parce qu'oublier son passeport pour prendre l'avion c'est collector et que ça mérite le respect, et ensuite parce que mon silence a été acheté par un paquet d'amandes enrobées de chocolat. (oui, il y a du chocolat sur mon clavier, maintenant, c'est malin...) J'ai donc pu discuter un peu avec les figures locales, dont un certain George, fin mélomane et amateur de belles choses, et dont le Cheu et évidemment devenu instantanément pote lui aussi! Je dois dire que c'est difficile d'échapper à George, j'ai rarement vu un bavard pareil...
Bref, une soirée appréciée par tout le monde, et merci Julie pour ton appareil photo!


Le retour ayant eu lieu relativement tard, la journée du samedi a été courte, et on a essayé de travailler un peu pour se libérer le dimanche aprèm, afin d'aller assister à San Francisco au Bluegrass Festival, évènement sur le même thème mais d'une toute autre ampleur. 5 scènes ont été montées dans le Golden Gate Park pour acceuillir une trentaine de groupes différents, plus ou moins connus, mais dont certains sont bien sûr présents sur les CD de Country qui forment une part non négligeable de la CDthèque de la Mustang.

Finalement nous ne sommes que 3 à avoir pu nous libérer : je pars donc avec Julien et nous retrouvons Julie sur place, déjà installée dans l'herbe d'un des parterres... Vu le temps magnifique et l'énergie qui nous est demandée pour digérer notre burger, nous ne tardons pas à nous installer aussi, pour une petite sieste en musique afin de bien commencer la journée! Nous faisons un peu le tour des diverses scènes, pour voir ce qu'il y a, puis la décision est prise de se fixer au niveau de la scène principale. Le mode opératoire, dans ce genre de concert, consiste à arriver super tôt le matin, installer une grande couverture ou une bâche sur un carré d'herbe le plus près possible de la scène, afin d'avoir un carré d'espace vital pour le reste de la journée : ça permet bien sûr de voir son artiste préféré, celui qui nous a fait nous lever à 5 ou 6h du matin dans le calme. Bien sûr l'artiste en question est en général une star reconnue et clôture donc le show sur la scène en question, ce qui oblige à rester toute la journée sur son carré, mais quand on aime on ne compte pas! Et le principe très américain du "First come, first serve" (astucieusement traduit par premier arrivé, premier servi) est une fois de plus en vigueur, il suffit de savoir en tirer parti.
C'est en tout cas ce qu'a fait un gros type venu tout droit du Tenessee et dont nous avons fait fortuitement la rencontre. Parce qu'une autre technique consiste à arriver une fois que tout est plein, et à se poser sur un tout petit coin d'herbe qui dépasse entre les coins de 4 couvertures différentes en disant que ça n'est à personne, puis à empiéter petit à petit sur l'espace des gens. C'est ce que nous avons fait, profitant notamment du fait qu'il n'y ai personne sur une des couvertures. Au bout d'une demie heure, le type revient, mais jovial nous dit qu'il n'y a pas de problèmes, on peut rester, limite on fait déjà partie des meubles! Il faut dire que c'est facile, nous n'étions que deux, Julien ayant choisi d'aller voir les Gogols Bordelo sur la scène d'à côté ("le meilleur concert de ma vie", confira-t-il à nos journalistes, je vous laisse le soin de lui demander de vous raconter!). Sur la photo, Julie à côté de notre pote-à-la-couverture-rouge!

Le gars nous fait goûter le whiskey de son pays, le meilleur du monde à l'en croire (et pas mauvais du tout, il faut le reconnaitre...) et dont il a dû siffler un demi litre pendant la soirée. Ensuite il a commencé à nous expliquer ce qu'est le bluegrass, ses racines, en quoi toutes les autres musiques viennent de là, les arbres généalogiques des chanteurs en remontant de 5 générations, l'historique des différents évènements Bluegrass du pays, bref le type est bavard (encore un...), très sympa et finalement assez intéressant! Par exemple, là, sur la photo, le joueur de banjo a 84 ans, et fait encore des solos comme quand il avait 20 ans, ça on en était témoins! Ce groupe là s'appelle les Kentucky Thunder, tout un programme... Notre ami du Tenessee (oui, on a tous en nous quelque chose de ce coin là, moi je sais pas ce que c'est perso mais lui c'était l'alcool...) n'a même pas tiré la tronche quand Julien s'est incrusté aussi, ni même quand les 4 potes avec qui Julie était venue se sont installés sur sa malheureuse couverture... Vraiment serviable et chaleureux, et le fait qu'il y en ait plein des comme lui est quand même vraiment super rassurant quand à la population des Etats-Unis!

Ce concert a d'ailleurs été une excellent occasion pour avoir un vrai sens de ce qu'est San Francisco, ainsi que de la population qui l'habite. Des gens de tous horizons, pas mal de nationalités représentées, des 68ards qui n'ont pas changé d'habits depuis et qui sont dans les bois autour avec leur salopette arc-en-ciel, énorméments de routards, des gens de tous les âges qui dansent tous avec autant d'entrain, et ce à perte de vue, c'est vraiment une ambiance géniale! Si ça vous amuse de chercher Charlie, vous pourrez voir que Julie a un peu de mal à se déplacer là-dedans, mais le jeu en vaut la chandelle, et puis les gens ne vous en veulent pas trop si vous pietinez un peu leurs trucs sans faire exprès, ils ont fait pareil en arrivant...

Le flot de parole ne s'est tari que quand je lui ai posé la question sur la dernière chanteuse à venir, le clou de la soirée : "and what about Emmylou Harris?" Et là, il en est resté sans voix... Visiblement il n'y a pas de mots pour décrire cette reine de la musique country, celle pour laquelle il a fait le déplacement depuis son Tenessee natal, celle qui mériterait que le gouvernement crée un prix pour la meilleure chanteuse de Country du moment... En plus, "so sexy!!" Of course...
Nous avons donc été un peu surpris en voyant monter sur scène une sexagénère aux cheveux blond platine, mais il a fallu assez vite reconnaitre que sa réputation n'était pas surfaite! Un concert grandiose, éclairé par le soleil qui se couchait derrière le public, qui a lui seul justifiait le fait d'être venu, même d'aussi loin que Stanford... Clou du spectacle, un vol d'oies sauvages s'est payé le luxe de passer au ras de la scène et de remonter tout le public en partant plein Ouest dans la lumière orange des fameux couchers de soleil de la côte Ouest, au moment de l'attaque de batterie d'une de ses meilleures chansons : on se demande même si Emmylou a réussi à retenir la petite larme qu'on a tous senti monter!


Ce concert a donc été un très bon moment, le seul regret que j'ai est d'avoir raté celui de l'an dernier! Pour tous ceux qui passeraient à San Francisco en Octobre prochain, je le recommande chaudement, ne ratez pas ça...