mercredi 21 octobre 2009

En route vers Bodrum

Bonjour tout le monde!



Après ces quelques jours passés à Selçuk et dans les environs, il est difficile de quitter la contrée. On nous attend à Bodrum, mais pas tout de suite, on a bien le temps de profiter encore un peu du coin! Et puis, même si on a pas mal crapahuté entre les colonnes antiques, on n'a pas encore fait de rando à proprement parler, il est temps de sortir un peu des sentiers battus.

Un trajet non négligeable (surtout que les routes de Turquie ne sont pas non plus toutes des autoroutes) nous emmène à notre halte sportive dans une réserve baptisée Milli Park, juste en face de l'île de Samos (comme le petit fromage, la portion de vitalité!). Comme le site est bien préservé vu qu'il n'y a aucune construction le long de la côte (ce qui, on le verra, est rare en Turquie...), le coin est assez prisé des Turcs qui veulent passer une journée à la plage. Le coin est très joli, avec de magnifiques points de vue, la route qui rase la mer au point qu'il n'y a plus qu'un mètre ou deux de plage par endroit... Le site a la forme d'une pointe, formée par une élévation de terrain qui s'avance vers l'île de Samos. Un chemin de randonné coupe à travers en passant par un col, on se dit qu'on aura probablement une jolie vue, de là-haut! On chausse nos plus belles converses, et on est partis.

Bon, en fait, au niveau équipement, Aurélie et moi on a vu un peu léger. Les converses tout le monde sait que c'est pas terrible, les Ben Simons on a testé : c'est pas mieux! Ça a bien fait marrer Dorothée et Olivier, qui eux ont eu la présence d'esprit de s'équiper un minimum. Surtout que ça grimpe assez sec... Mais là, limite, après coup, on s'est dit qu'on aurait dû faire le chemin en claquettes, on aurait eu moins d'ampoules! Enfin au moins la montée est régulière, et de loin en loin on atteint des points de vue entre les arbres, qui à chaque fois nous motivent pour aller voir le suivant. C'est qu'il faut aussi lutter contre la guerre psychologique menée par les rangers locaux : pour prévenir le touriste, ils donnent les distances parcourues depuis le début... tous les 100m! C'est un peu stressant... Heureusement, ils ont fini par se lasser, et après le premier kilomètre on a seulement droit à un panneau tous les kms. J'ai béni leur flemme...
Il n'y a vraiment pas grand monde sur la piste, c'est curieux. Pourtant il est midi, il fait à peine chaud? Et oui, on aime ça, marcher à la fraîche, comme vous voyez on ne s'en lasse pas. Enfin comme ça, au moins on est content de s'arrêter à l'ombre, pour la pause dej! Ça nous apprendra à traîner le matin au lit... (enfin, on dit ça tous les jours, donc je suppose qu'en fait ça ne nous apprend rien du tout : irrécupérables, les gus...) D'ailleurs, vous pouvez voir qu'on est tous les 4 sur la photo! Enfin moi c'est un peu limite, mais j'ai le tee-shirt le plus rapide du monde, il a eu le temps de se jeter devant l'objectif.

Un picnic bien diététique, à base de fromage, de jambon (de boeuf, c'est un peu chelou mais on n'est pas dans un pays musulman pour rien. Pardon, laïc, mais on sent quand même une petite dominance islamique au rayon bouffe des superettes locales!) et de salami, nous permet de reprendre des forces pour la descente. En fait on n'a pas fait la totalité de la randonnée : demi tour au milieu, la voiture ne va pas faire le chemin toute seule, elle... Mais finalement, faire demi tour n'est pas vraiment un problème : comme d'hab, c'est quand même à la descente qu'on profite le plus du paysage, curieusement! Et puis on savait qu'à la fin de la descente, il y avait un lavoir où on pourrait se rafraîchir un peu, c'est plutôt une bonne nouvelle... Là, ça tape sec, un peu d'eau fraîche fait beaucoup de bien!

Malheureusement on n'est jamais tranquille. Et s'il n'y a pas beaucoup de touristes à cause de la chaleur, par contre à côté de l'eau il y a quelques guêpes qui n'apprécient pas vraiment notre companie! C'est complètement réciproque, d'ailleurs, la preuve je suis en train de me battre avec l'une d'entre elle qui me vise les mollets. Faut croire que c'est une manie, chez elles... Je compte bien ne plus me laisser faire, entre elles et moi c'est une guerre sans merci, maintenant. (mon tee shirt a profité de mon inattention pour se refaire la malle et aller boire tout seul, il prend un peu trop son indépendance, celui-là...)

Nous repartons donc sans trop traîner, parce que finalement, faire trempette dans un lavoir c'est bien, mais en étant aussi près de la mer... C'est tout de même un peu dommage. Direction la plage! Le bain qui suit est vraiment super agréable : l'eau est bonne, il n'y a pas grand monde, on a une bouteille de coca qui rafraîchit sous l'eau, bien callée par quelques pierres... Elle est pas belle, la vie? Franchement, là, c'était pas mal. Avec le soleil qui commence à décliner au loin, la chaleur qui faiblit un peu...
Mais décidément, c'est les animaux du coin qui copient nos idées, à chaque fois! Le sanglier qui faisait le tour de la voiture devait probablement faire un petit contrôle des touristes qui squattaient sa plage, on n'a pas trop tenté de savoir si il était vraiment gentil ou pas. C'est bien, les réserves turques, mais si ils pouvaient y mettre des biches, comme tout le monde, on regarderait moins souvent derrière soi!



De toute façon, il ne faut pas qu'on s'éternise, on a le retour à faire, et rouler de nuit n'est pas la panacée. Confortablement installées à l'arrière, les filles font une grosse sieste pendant qu'avec Olivier on pilote/co-pilote. ("quoi mais n'importe quoi, d'abord on était super mal, y'avait même pas d'appui-tête, et puis de toute façon on pouvait pas conduire vu que la voiture était pas assurée pour ça!") Sur le chemin du retour, en arrivant à Selçuk qu'on commence à bien connaître, on va dans chez un petit garagiste dans une zone industrielle un peu glauque qu'on avait repéré la veille, et il nous dégotte un petit enjoliveur tout à fait comme il faut : ça y est, la voiture est comme neuve! Bon, à part les 2cm de poussière qui la recouvrent maintenant, mais ça, les loueurs ne pourront pas nous le reprocher.

La lose du soir, ça a été la tentative de piscine, tant vantée par l'auberge, et qui avait l'air si agréable, sur les photos... En fait, elle n'a visiblement pas été DU TOUT entretenue depuis que les photos ont été prises, si bien que l'eau est verte, et que les jolies haies qui la bordent ont muté et se sont transformées en épais buissons dons les ramages plongent quasiment dans l'eau. Il y a des fourmis un peu partout (c'est notre jour, pour les animaux...), et pourtant, 4 types s'ébattent joyeusement dans l'onde couleur d'émeraude : pas dégoutés... Ils nous proposent de les rejoindre pour un volley, mais bon. On décline poliment, un petit "on se casse..." discret, et nous revoilà à la plage! Il y a des valeurs sûres...

Il y eu un soir, il y eu un matin, et ce fut le départ de Selçuk. Les meilleures choses ont une fin... Je sais pas pour les autres, mais en tout cas je sais que pour ma part je regretterai Selçuk, c'est vraiment un endroit où il fait bon vivre! Mais nous repartons vers de nouvelles aventures, avec en l'occurence une escale à Prienne.
Prienne, c'est très chouette. On a l'impression que c'est l'histoire d'un gars qui s'est dit : trop cool, une pente assez raide surplombée par une falaise! Si on faisait une ville? Alors bien sûr ses collègues ont dû un peu protester, il a dû en dézinguer quelques uns pour l'exemple, et après il a construit un truc énorme, tout en pierre, avec des super gros temples et une agora bien horizontale et immense... On a un peu mimé la scène, dans le bouleutérion, c'était marrant! Ça donnait un peu ça :



"Mais chef, il est trop grand, le temple, ça tient pas sur la petite place plate, là... ça va pas être possible, si?"
"Ben si, nounouille! Tu prends tes petits doigts, tu vas me tailler quelques pierres, tu prolonges le petit endroit en question en faisant juste un petit mur de 10m de haut dans la pente, là où il faut pour que ça soit bien plat, et tu construits le temps par dessus! C'est pas compliqué, quand même..."
"Ah tiens, tant que t'y es, tu me dégottes une jeune fille du coin, là, qu'on la sacrifie vite fait, ça fera très inauguration officielle, quand ça sera prêt! Beaucoup de cachet!"
"euh, ok, chef, mais par contre faudrait essayer de pas rigoler quand vous officiez, ça fait pas très sérieux, quand même... On est tous content de voir que la cérémonie vous fait plaisir, mais ça casse un peu le côté tragique de la scène, non?"




"Bon par contre, chef, pour l'agora, là, on fait comment, pour le côté vers le haut, là où il y a à peu près 2m de différence entre le nivelé et le pas nivelé? On peut faire un petit escalier au milieu, si tu veux..."
"ahlala, les gagne-petits... Tu vas me faire une volée de marche sur les 200m, on arrête d'être mesquins, là! C'est pas possible cette jeune génération. Ben oui je sais que ça fait à peu près 20000 pierres de plus à tailler... C'est pour ça qu'il faut t'y mettre tout de suite, nounouille!"

"Alors chef, par contre, pour les allées que tu nous as fait faire pour aller jusqu'aux deux ports de la ville, tu sais, là, tout en bas de la montagne, de chaque côté, c'est très beau et c'est tout en marbre! Juste, le truc, c'est si il pleut, ben ça glisse vachement parce qu'on a fait ça tout lisse comme tu veux, mais du coup les chevaux ils se cassent un peu la fiole, là..."
"Bon alors déjà, le coup des deux ports, on revient pas dessus : j'ai dit que comme ça c'est symétrique, c'est tout. Un peu de sens esthétique, pour une fois, nounouille. Et ben si les chevaux glissent, tu me fais des petites encoches dans le marbre, c'est pas sorcier, si? Bah oui, tout de suite, si tu commences à calculer combien d'encoches ça fait, une tous les 15cm jusqu'en bas de la montagne, forcément tu vas jamais commencer... Cette génération Y, alors, toujours partisante du moindre effort, c'est fatiguant pour tous les autres!"

"ah, et par contre, j'ai eu une autre idée : pour les remparts, en fait, je me suis dit que si jamais il pouvait aussi y en avoir en haut de la falaise, ça serait vachement mieux, non? Vu de la lune ça ferait comme un rond, et tout! Rholala, le voilà qui râle... Mais non nounouille, je vais pas te faire escalader tous les matins pour aller au boulot, je suis pas non plus un tyran. Sois un peu logique, aussi, de temps en temps... Tu vois bien que tu vas commencer par l'escalier, ça ira beaucoup plus vite, ensuite, pour faire tes 300m de falaise quotidiens! Arrête de râler, c'est bon pour ta ligne. Et va tailler quelques centaines de marches avant le dîner."

"chef, chef, on a un problème, c'est le jour de la cérémonie et les escaliers pour aller au trône, vous savez le truc dans un gros bloc de marbre que vous avez commandé, ben il est pas tout à fait fini, on fait comment?"
"Et voilà ce que c'est que de bosser avec des incapables... Pff, faut toujours tout faire soi même. Heureusement que je suis là pour palier à vos incompétences! Et qu'à défaut de cerveau, vous avez des bras!"



Et les dernières photos de divers gugusses qui trainaient sur le site! Ben oui, on s'amuse comme on peut, n'empêche que là on s'est bien marrés à faire les débiles. C'est un gros avantage de la Turquie : il n'y a en général pas grand monde dans les sites comme ça, du coup on peut vraiment en profiter, faire ce qu'on veut, essayer les bouleutérions, tout ça. Il n'y a pas encore de barrières partout et de circuits desquels on ne peut pas sortir, le touriste se sent un peu plus libre.
















Bon allez, c'est bon, j'arrête de craquer. Ça risquerait de nuire à la beauté du site. Parce que tout de même, ne soyons pas injuste, on se moque un peu mais le site est vraiment pas mal. Et là aussi, on arrive bien à imaginer la vue qu'il devait y avoir, à l'époque où les ports de la ville étaient fonctionnels! Il suffit de remplacer la plaine par la mer, on voit bien la démarcation aux pieds des collines.
Vu que j'ai beaucoup parlé, vous avez le droit à une photo cool du site, prise depuis les quartiers résidentiels (enfin, ce qu'il en reste). En fait je crois que j'aime beaucoup les mélanges de couleurs vives des pays méditerranéens, c'est pour ça que les photos d'art que je vous mets sont souvent un peu du même type! Mais je vous fais confiance pour mettre un commentaire si jamais vous en avez marre, et je change de style.



Allez, il est temps de repartir, là pour le coup Bodrum nous attend, et il paraît même qu'il y aurait moyen qu'on récupère un mec cool, là-bas. Une fois n'est pas coutûme, en plus, on est parti suffisament tôt le matin pour qu'il ne soit pas trop tard après la visite. Un peu de route plus tard, il est donc temps de trouver un endroit pour déjeuner. C'est là que le routard nous a révélé encore un de ses secrets : le petit village de Kapiki, sur le Çamiçi Golü, un lac ancien bras de mer isolé lors de la descente des eaux. Il y reste des ruines de chateau sur une petite île, juste en face du petit village complètement perdu dans un dédale d'énormes rochers, c'est superbe.


Les spécialités locales sont bien sûr les poissons, que le routard nous recommande : on ne se fait pas prier, et je ne regrette pas : le mien est très bon! Je crois que celui d'Olivier aussi, le truc c'est que si je me souviens bien, les filles ont eu un doute sur la qualité du poisson, et se sont rabattues sur un truc plus classique, qui s'est avéré un peu plus fade. Enfin quoi qu'il en soit, rien que le site sur lequel est posé la terrasse du resto vaut carrément le coup. En plus, juste derrière les tables, il y a deux grandes banquettes avec des coussins, idéal pour la pause café-sieste qui suit! On a eu un peu de mal à s'en relever...
ce qu'on a quand même fait, pour aller visiter le château. A la nage! Là, pour le coup, il faut être honnête, l'eau du lac n'est pas de toute première fraîcheur, il y a pas mal d'algues. Mais comme il fait super chaud, se baigner fait quand même un bien fou, et de toute façon il y a une petite douche au resto, donc on a pu se rincer avant de rentrer dans la voiture, tout va bien!


Cap sur Bodrum, ensuite. On y arrive un peu tard, mais l'accueil est à la hauteur. L'auberge de jeunesse nous avait été recommandée par la patronne de la Kiwi Pension, du coup on n'a pas perdu de temps à chercher, c'était cool. Un des types qui gère l'auberge nous accueille dès la sortie de la voiture, il a un style qui nous permet de confirmer immédiatement le caractère "gay-friendly" du lieu! Le gars est rigolo, et nous montre notre chambre : pour y accéder, il faut passer par un dédale de couloirs, monter sur la terrasse du batiment, passer sous des hamacs et des fils à linge divers, puis redescendre par une petite porte sur la terrasse et hop, on est dans la chambre! Simple... On pose nos sacs en nous demandant si on arrivera vraiment à retrouver le chemin...
On dîne au court d'une petite ballade dans Bodrum, qui nous permet de nous faire une idée sur la ville : on n'aime pas!! Si vous cherchez le Ibiza du coin, c'est là. Nous, c'était pas tout à fait notre style... Retour à l'auberge, donc, où on lance une bonne partie de coinche autour d'une bière : finalement, c'est plus ça, notre style... Episode rigolo, à un moment tout le monde sur la terrasse commence à s'agiter, genre il y a un problème. On regarde distraitement : en fait, deux flics sont en train de mettre un PV autour de NOTRE voiture! Je bondis, les clefs à la main, et les types de l'auberge aussi. S'ensuivent des palabres où toute la mauvaise foi du monde transparait, mais non on était pas là depuis longtemps, c'est juste pour décharger les bagages, en plus regardez j'ai les clefs je repars tout de suite... Le gars de l'auberge prend l'air innocent en plus du reste, traduit en turc, et finalement tout se passe bien : j'ai le droit de repartir comme ça.


Il est de toute façon temps d'aller à l'aéroport : Aurélie m'accompagne, et nous voilà partis pour 3/4 d'h de route, il est loin le truc... Sur place, encore pas mal d'attente : le vol est super super en retard... Heureusement qu'on a les photos de la première semaine sous la main à regarder. Enfin, on voit sortir le loustic, qui nous fait signe depuis la porte de l'aéroport : Loloooooooooooo! Pas de bol, c'est pas encore pour tout de suite : lui est là, mais pas ses bagages... Mais tout va bien, ils sont probablement dans le vol suivant. Encore une heure d'attente... Et finalement on récupère le bonhomme et ses bagages, tout va bien! Retour à l'hotel, pendant lequel Laurent nous raconte ses déboires : le Casablanca Bodrum, via Paris et Istanbul, n'était visiblement pas le plan le plus simple qui se faisait! Surtout quand il a vu à Bodrum se poser le Casa-Bodrum direct, celui que tout le monde lui avait dit qu'il n'existait pas...
Une bonne nuit de sommeil en perspective, donc, il faut récupérer parce que la semaine qui va suivre ne sera pas non plus de tout repos!

dimanche 18 octobre 2009

Ephèse

Bonjour tout le monde!

Au programme de la journée, la découverte des alentours de notre camp de base à Selçuk. Ça commence bien sûr pas un petit tour dans la ville elle-même, qui n'est pas dénué de charme. Bien sûr, la proximité du site d'Ephese lui fait un peu d'ombre, mais il y a quelques trucs à voir!

Nos premiers pas nous mènent à la citadelle, assez cassée mais dont quelques pans de mur et autres colonnes ont été remontés. Une fois n'est pas coutume, je fais la lecture du guide. La particularité de ce lieu est d'avoir accueilli les derniers jours de Saint Jean, dont la tombe a été reconstruite. Bon après, il n'y a pas des milliards de trucs à voir non plus, mais il fait beau, (en Turquie l'été, c'est un peu évident, mais n'oublions pas que j'écris cet article depuis Paris, en octobre, donc ça fait un peu rêver...) le coin est sympa, les gens sont gentils, et il y a même une cigogne qui nous regarde depuis son perchoir! Ça rappelle un peu l'Alsace, c'est rigolo.






Après le déjeuner, nous mettons la direction sur le site d'Ephèse, qui est tout de même la raison principale qui nous fait choisir Selçuk comme point de chute pour ces quelques jours. On peut en voir des photos sur toutes les cartes postales du pays, tout le monde en parle, c'est très connu, bref ça faisait un petit moment qu'on l'attendait! (pas autant que Pamukkale, bien sûr...) Passé la barrière des dizaines de petits boui-bouis d'attrape touriste, en bas du site, nous arrivons sur la grande rue dallée, anciennement bordée de colonnes, qui mène au théatre. Le théatre, il est tellement gros qu'on le voit de super loin, depuis toutes les routes qui passent dans la vallée. Comme il est intégralement taillé dans la colline, il a pas mal résisté au temps, ce qui fait qu'on peut avoir une bonne idée de ce que savait faire les gens de l'époque : j'avais déjà été impressionné, à Aphrodisias, là aussi c'est pas mal!


Et là aussi, du haut du théatre, avec un peu d'imagination on peut deviner ce à quoi ressemblait la vue à l'époque, quand la grande avenue arrivait... au port d'Ephese, qui avait les pieds dans l'eau. La plaine a remplacé la mer, qui s'est retirée à 3km de là, provoquant l'abandon progressif du site où les premiers chrétiens avaient élu domicile. Ça devait être joli...





Plus à l'intérieur du site, on arrive dans la partie ville, qui monte le long de la colline à laquelle est adossé le théatre. Le premier monument est l'ancienne bibliothèque, à l'époque un monument d'architecture et de technologie. Pour préserver les manuscrits de l'humidité, il y a même deux murs, séparés d'un mètre, pour servir d'isolant aux salles! Le fronton donnant accès à la dernière salle du fond a été remonté par une équipe d'archéologues autrichiens (pas allemands, attention au sacrilège), c'est du beau boulot. Et avec Olivier, on en profite pour apprendre, sur tous les panneaux d'indications techniques, comment ils faisaient pour que les pierres tiennent, à l'époque : petit moment ingénieur, très instructif! (curieusement, on est un peu tous seuls, à ce moment là...) Puis on se lance dans la rue principale, qui monte entre les anciennes échoppes, fontaines et différents temples construits à l'époque. Il en reste des pas mal conservés, le site est vraiment superbe. Et puis, on est aidé par la lumière, qui est cette fois encore magnifique. Ils gèrent les fins d'aprèm, les turcs!







On tombe ensuite sur le clou du site : Olivier est emballé! La pause s'impose, on en profite à nouveau pour se cultiver, petite lecture du guide. Je vous épargne les photos, où il y a trois comiques dans la même situation, restons décents... Enfin, il faut bien qu'ils s'amusent, ces jeunes, vous inquiétez pas ça leur passera avec la maturité. Il paraît que c'est une maladie qui s'attrape avec l'âge et qui empêche de faire ce genre de trucs, donc faut pas désespérer.








Heureusement, la poésie revient : c'est quand même plus le caractère du site! Et au fur et à mesure que nous montons, le soleil descend, les cailloux se teintent d'une lueur orange, et c'est dans ces conditions que nous découvrons le petit théatre du haut de la ville. Ah, là, pareil, j'aime bien la photo... C'était facile, en même temps, on était dans un chemin creux, avec les petites fleurs juste à portée pour faire un premier plan, j'ai pas eu trop à réfléchir! Le coup de bol de l'amateur. En même temps, sans coup de bol, que seraient les amateurs... Si il fallait que ça soit compliqué à chaque fois, les jolis photos, on laisserait ça aux professionnels.

Et la lumière ne nous laisse pas tomber : à la redescente, nous passons faire un tour dans l'église des trois églises, ou santa maria, ou les deux, je ne me souviens plus très bien. Ce dont je me souviens, par contre, c'est l'insupportable groupe de touristes espagnols, qui ont eu la même idée que nous, au même moment, mais avec beaucoup plus de monde et en faisant beaucoup plus de bruit! Insupportables, mais heureusement, comme tous bons touristes, ils ont pris leur photo et sont partis : on a pu avoir le site pour nous tous seuls. Et quel calme une fois qu'ils sont partis... Limite c'était mieux, pour pouvoir apprécier encore plus le silence!
Petite photo d'art aussi : vieilles pierres sur ciel bleu, c'est un style à la mode, j'ai vu pas mal de photos comme ça alors je m'y essaye aussi! Vous en pensez quoi?



Très symbolique, la petite branche de vigne vierge qui commence à pousser dans les ruines du choeur. Photo, forcément... A ma décharge, je ne dois pas être le seul, ça doit être la branche de vigne vierge la plus photographiée de la Turquie. Et encore, en y réfléchissant, pas tant que ça, en fait, ça doit quand même pas mal être un truc de catholique, et il n'y en a pas des masses dans la région. Les turcs sont plutôt musulmans, est-il besoin de le rappeler! (je pars toujours du principe que cet article peut être lu à 3h du matin par quelqu'un qui n'a pas beaucoup dormi, donc il faut être charitable et aider un peu ceux qui ne sont pas en condition et qui auraient pu oublier...) Bref, instant calme et charme : excellente idée pour finir la visite du site, il y a beaucoup moins de monde (voir personne) que partout ailleurs dans ce site autrement très courru, c'était très appréciable.

Et dans le genre photo de coucher de soleil... Vous imaginez pas le mal que je me suis donné pour prendre celle là, entre le petit bout de marche à pied pour prendre le champ suffisant, souffrir les colibets de la foule en me voyant allongé par terre, tout ça! (ok, ok, j'en rajoute un peu, mais il faut bien faire un peu de cinéma de temps en temps, ça a son charme)
Coup de bol, la petite barque et les vahinés en serviette juste au bon endroit... Du coup pareil, celle là, je la garde! ça ne m'empêche pas de faire un peu l'andouille ensuite, mais après tout, chacun son tour de tenir le soleil dans sa pogne.

Je recommande fortement le petit bain de mer à l'immense plage de Selçuk, après la visite du site d'Ephese sous une chaleur de plomb : ça fait le plus grand bien! Mêmes causes, mêmes effets, vous me direz, vu que j'en tire visiblement exactement les mêmes conclusions que la veille, les photos en plus et la coinche en moins. Mais donc on ne risque pas d'oublier, dans les jours à venir!

Afin de parfaire la journée à la turque, instant narguilé après le dîner. On prépare la journée pour le lendemain, quand un vendeur d'une boutique de tapis d'à côté vient nous voir pour taper un peu la causette, très sympa. On lui demande de nous apprendre à jouer au backgamon, grand jeu traditionnel turc. Il y a des tables de jeu dans tous les bistrots, et nous on sait pas jouer, les nuls! Le type est ravi de pouvoir nous apprendre quelque chose, et ne se fait pas priver! Il livre donc immédiatement bataille contre Olivier, et gagne : c'était pas vraiment comme si on avait une chance, le gars est un peu un expert... Mais très bonne ambiance, donc : je vous recommande vraiment Selçuk pour ça, c'est pas très touristique donc les gens sont super gentils et accueillant, on y a passé un super séjour avec plein de rencontres de ce type là! Rien que le matin, en faisant graver le CD de photos pour faire de la place sur ma carte mémoire, pendant que les filles faisaient la sieste pendant les grosses chaleurs du déjeuner, Olivier et moi nous sommes vu offrir un verre de thé pendant le temps d'attente, les gens des magasins d'à côté sont venus nous proposer leur tabouret pour discuter un peu, et tout : vraiment très gentils!


Morale de l'histoire : Ephèse c'est superbe, et pour le logement, Selçuk un super bon plan. En cas de passage dans le coin, n'hésitez surtout pas!!

lundi 5 octobre 2009

Premiers jours à Selçuk

Bonjour tout le monde!



Je vous avais laissé dans le petit port d'Assos, dont l'aspect "tout mignon" (oui, c'est marrant, je sais pas pourquoi les expressions utilisées pour caractériser les sites ne sont pas tout à fait les mêmes qu'aux US, dans ce groupe...) cachait un peu la nouveau riche attitude des hotels et campings. C'est malgré tout sans trop de regret que nous avons repris le large : direction Pergame.

Jusque là, j'avais été un peu déçu par les ruines elles-mêmes, sur les deux ou trois sites que nous avions visité. Ou plutôt, je n'avais pas été heureusement supris : si mes souvenirs sont bons, de manière générale je n'attendais pas grand chose des visites de sites antiques, des pierres cassées étant surtout pour moi des pierres cassées. A Troyes il y avait bien eu le cheval, mais bon. A Assos, la beauté du cadre était frappante, et compensait largement le fait que les trois colonnes debout n'impressionnaient somme toute pas grand monde. Aurélie et Dorothée, sur les deux colonnes cassées, bien, par contre, mais ça n'était pas exactement pareil!

Et là, à Pergame, j'avoue que j'ai commencé à me dire que les grecs, quand même, ils savaient y faire. Déjà, comme vous pouvez le voir sur la photo précédente, on arrive par une allée plutôt impressionnante. En fait, le repère, dans ce genre de cas, c'est de se dire qu'il a fallu une semaine à un ouvrier pour tailler une des pierres : le total représente pas mal d'heures de travail, en général!

Et Pergame a surtout été le premier site que nous visitions dont le théatre était en bon état. Pas à dire, ils visaient grand, ces gens... Pour voir si l'acoustique était bonne, Olivier et moi avons même interprété une chorégraphie de premier ordre, déchainant l'enthousiasme du public. (c'est important aussi dans l'autre sens d'avoir une bonne accoustique : sinon on n'entend pas bien les publics de 2 personnes, depuis la scène...) Après avoir fini de faire les clowns, nous sommes montés sur les derniers gradins, d'où comme vous pouvez vous en rendre compte la vue sur le site est imprenable. Et c'est comme à l'opéra, faut se cogner les marches jusqu'en haut, quand on est pauvre, ça fait les mollets...

La redescente est plus facile, et pourtant on peut redescendre bas : un passage passe sous les gradins. C'est étroit, il fait tout noir, mais rien ne peut arrêter des aventuriers comme nous! Nous nous faufilons donc dans le conduit... Ah, en fait si , il suffit que le couloir soit inondé pour qu'on s'arrête! Demi tour, mais c'est pas grave, on est contents quand même!
Sur ce site, il y a en fait pas mal d'eau un peu partout, ce qui est surprenant dans des contrées aussi chaudes (ah, oui, tiens, encore une visite sur le coup de midi!); on a même trouvé des tortues d'eau qui barbotaient dans une petite mare.
Il y a surtout une fontaine magique : ceux qui y tremperaient les pieds en sortiraient guéris. Merci Olivier pour avoir inventé cette légende... Au moins, on aura eu les pieds rafraichis!

A propos de pieds, on a quand même eu affaire à un problème curieux : à cet endroit, toute la zone est recouverte de petites graines avec des pointes, un peu comme les crève-pneu que les méchants mettent sur la route des gentils dans les dessins animés. Mêmes causes, mêmes effets! S'en sont suivis 3/4 d'heure de séance d'épines pour enlever les plus grosses qui passaient largement à travers les tongues... Charmant accueil, ils pourraient nettoyer, quand même! ça ne nous a pas empêché de jouer les cowboys de western spaghetti dans le décor local...



Nous sommes finalement arrivés à Selçuk après avoir repris la route, et avons établi nos pénates dans la kiwi pension, auberge de jeunesse pas trop chère tenue par une charmante anglaise. Comme nous sommes arrivés tôt, un tour à la plage s'imposait! La ville est à dix kilomètres d'une immense plage, ça aurait été dommage de s'en priver... Et après des chaleurs pareilles, le bain nous a fait le plus grand bien! Le soir, nous nous sommes contentés d'un petit tour en ville pour en prendre la température, avant de nous coucher : la route depuis Assos représentait une petite trotte, et les troupes étaient crevées. Et pour le lendemain, on sentait un peu venir un lever tôt...


"Pamukkale Pamukkale Pamukkale!"
Depuis quelques jours, on entendait pas mal ce nom revenir dans les conversations, à chaque fois qu'il s'agissait de définir le programme... Et si ce nom revenait aussi souvent, c'est qu'y aller n'était pas évident alors que ça avait l'air cool : au moins 3h de route one way nous en séparaient. Les forces en présence étaient donc d'un côté les filles, super motivées après avoir vu les photos "ca-nons" sur Google avant de partir, et de l'autre les garçons, un peu moins chauds après avoir vu la distance à l'objectif... Comme vous pouvez le voir, à deux contre deux la situation était jouée d'avance, et c'est donc tôt que nous partons pour Pamukkale.

Sur la route, à peu près à mi chemin, nous faisons une pause au site d'Aphrodisias, qui n'est pas un des plus connus de Turquie mais dont la propriétaire de la pension nous avait fait l'éloge, et que le routard avait l'air de trouver cool. Bien nous en a pris : ce site est pour moi le plus beau de tout ceux que nous avons visités... Ok, Ephèse ensuite s'est avéré valoir absolument le coup aussi, mais même! Déjà, sur la photo précédente, la porte d'entrée du site donne une petite idée de la grandeur de ce que ça a dû être. Les types voyaient plutôt dans le grandiose... Là, sur la photo, on ne se rend pas bien compte, mais les ruines sont celles d'un temple qui a je crois été transformé un certain nombre de fois en divers temples et églises : vu la taille, ça ne m'étonne pas que les architectes de l'époque aient essayé d'en tirer le maximum à chaque fois!




Le must, c'était quand même le stade. J'ai fait ce que j'ai pu pour le panorama, mais en vrai, c'est vraiment, vraiment grand... En plus, là, on ne voit pas tout, il y en a encore toute une partie qui est ensevelie! En vrai, avant, le sable de l'arène était facilement deux mètres plus bas, on voit encore les entrées des artistes aux deux bouts. Impressionnant... Bon pas de chance, il n'y a plus de spectacles, on n'a pas pu profiter des installations locales... Mais avec 30 000 places, ils devaient déjà draîner pas mal de touristes, à l'époque! Tiens, à propos de touriste, pour une fois que je suis sur la photo, vous y avez droit. Mais non mais non, ça n'est pas du culte de la personnalité, c'est pour donner l'échelle, c'est par grandeur d'âme que je fais ça!

Un must d'Aphrodisias : le bouleutérion. On a failli le rater, il n'est pas très grand et perdu au milieu de tout un petit bout de ville super encore debout, mais ça aurait vraiment été dommage! Je crois que c'est une coulée de boue qui l'a recouvert, assez vite après l'abandon du site, ce qui fait qu'il a été super bien conservé. Très cosy, la petite salle de réunion des politiciens du coin! Y'a pas à dire, les trucs en marbre, comme ça, bien polis, ça a de l'allure... Et ça n'est qu'un aperçu de ce qu'était l'intégralité de la ville : tout était construit en marbre blanc de la même qualité, ils avaient une carrière à 1km de là! Une ville en marbre, avec des édifices de cette taille, à mon avis ça devait être la classe.

Et quand je dis de cette taille... Le théatre était à la hauteur du reste. Et pourtant, il manque la moitié supérieure des gradins, sur la photo on ne voit que la moitié inférieure! Plus select que le stade cependant, il ne pouvait accueillir que 15 000 spectateurs. De toute façon, le jour où tout ceux qui vont au stade iront au théatre n'est pas arrivé, on a ça chez nous aussi...
Sur la scène, le mur du fond dont on voit juste une rangée de colonne avait en fait trois étages : je vous dis, ils aimaient pas construire petit, dans ce coin...
J'en profite pour vous mettre une petite photo d'art : je la trouve cooooool, celle là!



Autres éléments du site, à côté des thermes, les agoras. Sur la droite de la photo, on peut voir le début du bassin au centre de la petite agora, bassin d'un petit 175m de long : ça vous donne une idée pour la taille de la grande agora... Le tout bien sûr entouré d'une colonnade couverte, au cas où il pleuvrait. Les deux places gigantesques sont bien sûr dallées de marbre : quand on veut faire joli, il faut se donner les moyens, et puis je suis sûr que la terre jurerait affreusement avec le blanc des colonnades, sinon!

Si je dois faire un résumé, là, vous l'aurez compris : c'est cool, Aphrodisias!!



Mais ne nous égarons pas, le vrai but de ce trajet était Pamukkale, l'un des sites les plus visités de Turquie. Les plus assidus de nos amis lecteurs auront sans doute noté une petite similitude avec un précédent voyage, sur la première photo. C'est effectivement une formation similaire à celle qu'on peut voir dans le Yellowstone. L'arrivée sur le site se fait par la nécropole, joli chemin dont les bords sont jonchés de tombeaux, caveaux et mausolés divers. Vous ne trouvez pas qu'Olivier fait très crédible, en Cerbère gardant la porte des enfers?
En tout cas ce qui est cool, avec notre petit tour par Aphrodisias, c'est que du coup, le soleil est un peu redescendu, donc d'abord il fait moins chaud, et ensuite la lumière est de plus en plus chouette, ce qui m'arrange pour les photos!









Le premier aperçu que nous avons du site, depuis le chemin de la nécropole, c'est le versant tout blanc que vous voyez sur la photo. En fait, les romains, qui avaient fait du site une station thermale où venaient chercher la guérison tous leurs riches grabataires, avaient une fois inébranlable dans leur avenir. Du coup ils n'ont pas hésité à réarranger la montagne comme ils voulaient, pour que les coulées calcaires prennent la forme qu'ils souhaitaient, et surtout plus d'espace, pour pouvoir accueillir plus de monde. Le fait que la transformation de la montagne par les eaux calcaires prenne des dizaines, voire des centaines d'années, ne les as pas arrêté, ils avaient le temps! Nous, on admire, c'est vrai que ça fait assez bizarre, comme effet, cette immense nappe blanche qui recouvre la montagne. De loin, en arrivant depuis la route, le routard compare le site à une grande cicatrice qui zèbre la montagne, et ils ont raison, c'est vraiment ça.

Ces effets du temps sur le site sont vraiment bien visibles dans la nécropole : ce caveau, par exemple, a visiblement été construit avant que le site ne soit recouvert par l'eau calcaire! Et maintenant, il semble s'y enfoncer petit à petit, c'est très dramatique comme effet. Un caveau, en plus... ça fait très nature toute puissante, qui rappelle le caractère ephémère de l'humanité...
Bon ok, sur le coup c'est pas sûr que je me sois dit ça, mais là tout de suite, en écrivant le blog, je me sens une âme de poète, je vous en fait profiter! Quoi qu'il en soit, en voyant ces premiers phénomènes, on commençait à être impatient de voir à quoi le site lui même ressemblait. Il était assez long, ce chemin de la nécropole!

Et puis nous avions l'excuse d'avoir pas mal crapahuté dans Aphrodisias. Du coup, ni une ni deux, la décision est prise de profiter de l'aménagement de bassins le long du chemin pour faire trempette. Juste les pieds, mais c'est vrai que c'est pas désagréable, surtout vu la chaleur...
Sur le coup, je n'étais pas super fan de ces bassins, je dois dire, parce qu'on a quand même vraiment l'impression qu'ils bloquent et canalisent le passage naturel de l'eau, ce qui fait que la partie calcaire du site est quasiment à sec partout. Mais c'est aussi sans doute lié au fait qu'on soit en plein été et qu'il doit y avoir moins d'eau, et puis ça reste chouette quand même.




Nous finissons par contourner le versant de colline sur lequel nous sommes, pour découvrir enfin la vue sur le site lui-même. Et là, on voit qu'on n'est pas vraiment les seuls... Un nombre invraisemblable de touristes, surtout pour un bled aussi isolé, est en train de tremper les petons dans les bassins artificiels qu'ont construit les romains, et qui maintenant, avec le temps et surtout de loin, ressemblent pas mal aux vrais, en plus grands.
L'endroit est beaucoup moins reglementé qu'aux Etats-Unis, ce qui fait qu'il y a pas mal d'endroits où on peut aller marcher dans les bassins, mais vu le nombre de touristes je pense que c'est un peu dommage, le site ne va probablement pas rester en l'état longtemps. Il y a quand même quelques coins où les flics locaux surveillent un peu que tout le monde n'aille pas tout casser, mais c'est assez artisanal... Enfin pour l'instant, et dans la lumière de plus en plus orange du magnifique coucher de soleil dont la Turquie a le secret, c'est très joli, tout ça.

Et après tout, nous ne sommes pas moins touristes que les autres... Du coup on est parti nous aussi pour faire trempette. Ça glisse pas mal, mais c'est pas très drôle, personne ne termine les 4 fers en l'air. Avec sa jambe, Olivier est obligé de faire particulièrement attention, pareil pour moi avec l'appareil photo, et puis tous ces pieds sales qui trainent dans 1cm d'eau font qu'on n'a pas une confiance folle dans le bouillon de culture qui nous entoure, mais finalement tout se passe bien. On sort bien sûr très enrichi de cette expérience pédiluvesque, mais heureusement on tombe d'accord avec les filles sur le fait que le bassin suivant, et celui d'après, etc, seront probablement assez similaires au premier : on arrête les frais et on remonte! La cohue de touristes en quête d'expérience forte commençait à me taper un peu sur le système, j'avoue...

Le changement de décor qui a suivi ne m'a pas déplu : visite du site antique qui surplombe les bassins calcaires. La lumière est maintenant vraiment superbe, et le théatre qui domine la ville aussi, on prend donc notre temps. Petite particularité des archéologues locaux : lors de la reconstruction d'une partie du théatre, ils ont eu la bonne idée de remettre les statues là où elles étaient, et pas dans un musée un peu plus loin. Le résultat est beaucoup plus vivant et beaucoup moins vide que les autres théatres qu'on a pu voir jusqu'ici, c'est une bonne idée.
Nous nous posons dans les gradins, j'en profite pour tirer quelques portraits, dont voici un extrait de la galerie!







Et enfin, celle que vous attendiez tous depuis le début j'en suis sûr : la photo de groupe!!



La journée a quand même été un peu longue, nous mettons le cap sur la voiture avec un certain soulagement. Enfin, je me dis toujours que c'est à moi de m'y coller pour les 3h de route de nuit pour rentrer à Selçuk, mais au moins on s'en rapproche... Avec la fatigue, les craquages arrivent, d'où cette magnifique photo d'Olivier qui se prend au moins pour un Power Ranger.
Enfin, le temps de trouver quelque chose de frais, liquide, sucré et cher pour permettre aux filles de tenir jusqu'au dîner, un dernier coup d'oeil aux bassins rendus maintenant oranges par la lumière, et nous filons! Le dîner rapide qui nous attend à l'auberge de jeunesse sera avalé vite fait, et ensuite dodo, on est crevé...
Et vous aussi, sans doute, après un article aussi long! Ok, ok, les prochains je vais les couper un peu plus... En plus comme ça ils arriveront un peu plus fréquemment, c'est plus sympa pour ceux qui s'ennuient au boulot!