vendredi 14 mars 2008

Ski à Kirkwood

Chose promise, chose due, voici en exclusivité quelques souvenirs en image que j'ai pu ramener de Kirkwood.

Pour notre dernier WE de la saison ( pour l'instant, en fait on ne sait jamais, on me dit à l'oreillette qu'il serait actuellement en train de reneiger...), c'est vers cette fameuse station dont tous les experts du coin nous parlent que nous nous sommes dirigés. Réputée pour être la station la plus technique de la vallée, on profite d'un WE financé par la SPE, Society of Petroleum Engineers, à ne pas confondre avec la Société Cairote d'Elevage de Poulets, pour aller voir. Prévisions météo: partez tôt le vendredi soir, parce qu'à partir de pas très tard dans la nuit, une tempête de neige folle va se lever sur la région! Bon, on part tard quand même, il faut qu'on récupère Paul Cormier à l'aéroport. La neige du Michigan lui avait fait rater son avion... Damien, Olivier et moi sommes toujours tous les trois de la partie, et comme on avait besoin d'un quatrième en cas de coinche urgente...
Toujours est-il qu'on guette les nuages sur la route, à l'affut de la moindre nuée qui viendrait affaiblir l'éclat des étoiles: que dalle, rien. Bon, ben la météo américaine a encore dû se tromper... C'est donc avec une nuit étoilée et sans les chaines qu'on arrive au condo. Il y a quand même un peu de neige sur les routes vers la station, mais c'est plutot bon signe, ça veut dire qu'il a neigé il n'y a pas trop longtemps, c'est pas plus mal.
Le condo est énorme. On pourrait se dire que c'est normal, mais là c'est quand même fort: jaccuzi perso, chaque chalet a le sien sur la terrasse, et il y a un yacht garé devant... Ben oui, c'est un peu le modèle chalet de luxe, il a les pieds dans le lac, son ponton, son bateau (qu'on ne peut malheureusement pas utiliser, il ne fait pas brise glace) et ses canards qui font des ronds pour préserver un peu d'eau libre... Merci la SPE! Il est tard donc on se couche assez vite, juste le temps pour moi de rejoindre quelques copains français du département pour une petite bière dans le jacuzzi, et ensuite dodo. Ah, il y avait du champagne, aussi, parce qu'un des français vient d'avoir sa thèse, donc il voulait fêter ça. Bref, ensuite je dors bien...

Bien, mais pas longtemps : le devoir nous appelle! Il fait toujours beau, le réveil est un peu difficile mais on met rapidement le cap sur Kirkwood. Il faut chaîner en montant, et on a pu checker la météo avant de partir: la tempête de neige est bien toujours sensée être là, avec des énormes rafales de vent et tout, limite le blizzard... Rien de tout ça, on prend le premier télésiège confiants, il y a bien quelques nuages, mais il fait super beau dans l'ensemble, pas de quoi se plaindre! Quelques boutades à l'encontre de la météo américaine qui semble être la plus nulle du monde, et nous faisons le tour de la station, qui vaut le détour. On n'a pas la vue sur le lac, mais les pistes sont effectivement plus intéressantes que dans les autres stations, et le hors piste excellent. En plus pour une fois, on a réussi à louer des supers skis, des B3 pour les connaisseurs, à un prix raisonnable en plus. Avec le peu qu'on connaissait des loueurs américains, c'est une excellente surprise!

De piste en piste, la matinée avance, et sur le coup de onze heures on arrête de parler de la météo américaine qui annonce des tempêtes qui n'existent pas, et on commence à parler de la météo américaine qui annonce de tempêtes qui arrivent en retard... Parce qu'en haut du télésiège, ça commence à souffler pas mal! A tel point en fait que heureusement qu'on a eu deux heures de beau temps pour visiter la station et que cette dernière n'est pas trop grande, parce que sinon on n'aurait absolument pas pu avoir la moindre idée de ce à quoi elle ressemblait. Le vent soulève pas mal de neige, en plus de celle qui commence à tomber, on ne voit plus grand chose!
Du coup pause déjeuner dans la salle commune de la station. On a un mal de chien à trouver des places parce que la salle est bondée, mais on arrive finalement à profiter de notre énorme sandwitch, ainsi que des quelques traditionnelles Heineken qui l'accompagnent. L'après-midi est assez violent, tant à cause du temps que du rythme qu'on s'impose, heureusement qu'on avait prévu les tenues adaptées pour ce blizzard! L'avantage essentiel est que du coup la neige est excellente, on nage dans la poudreuse, avec les skis qu'on a c'est vraiment énorme.
Sur le coup de trois heures et quart cependant le dernier télésiège intéressant ferme, on décide donc de jeter l'éponge, de toute façon on commence à être crevé! Petit inconvénient de la poudreuse, ça fait les cuisses...



On se retrouve chez le loueur, qui lui non plus ne veut pas trop garder nos skis pour la nuit. Comme la radio fait pleuvoir des menaces de routes fermées, on n'a pas trop de mal à le convaincre qu'en cas de pépin cette nuit, il vaut probablment mieux que ses skis, qui sont les meilleurs de son magasins, seront probablement mieux dans sa remise que dans notre coffre. Et comme on n'a pas de coffre et que le temps ne nous permettrait pas trop de décapoter, heureusement qu'il accepte!


Le retour se fait dans pas mal de neige, les chasses-neige commencent à avoir du mal, ça tombe sans discontinuer. Et la radio annonce des chiffres de plus en plus abracadabrant: il devrait tomber un mètre de neige pendant la nuit!














Petite soirée Jaccuzi pour se remettre, il faut être en forme pour le lendemain. Et rien de tel qu'une bonne tempète de neige dans les cheveux pour mieux apprécier la température de l'eau! Une proposition pour aller faire la tournée des casinos du côté Nevada est déclinée par notre dream team, le but de faire autant de route étant surtout de skier? Bien nous en prend: sortir le soir quand il y a 50cm de neige dans les rues n'est pas sans risques, si bien que notre équipe de fétards du petroleum semble avoir pris le SUV de l'un pour taper sur les fesses de la pauvre Subaru de l'autre... A notre réveil le coffre de cette dernière nous semble avoir vachement rétréci au lavage, pendant la nuit! La Mustang, elle aussi, a un peu changé d'allure, avec son pelage d'hiver...



Dimanche matin, donc, réveil un peu moins motivé que la veille, il y a tellement de neige partout que toutes les routes risquent d'être coupées, et ça continue de tomber... On finit quand même par s'y risquer, après avoir déblayé notre véhicule de sa petite congère perso, et la Mustang s'engage vaillament sur la route 89, avec un petit pincement au coeur en passant sous le panneau lumineux "Road closed before Kirkwood", dans le petit cliquettement des chaines qu'on sait maintenant mettre à la perfection.. ( ou presque). En fait la cause de la fermeture de la route est une avalanche provoquée, les gens qui attendent dans une longue file de voiture avec nous sont assez pessimistes sur la durée de l'opération, mais on a à peine le temps de sortir un jeu de coinche (d'où l'interet de toujours partir à 4 au ski) que la route se dégage, on peut repartir! Là on est obligé de dire que c'est un énorme coup de bol, on n'est pas allé jouer au poker la veille mais on aurait peut-être dû, on est vernis. Retour chez le loueur qui nous félicite d'avoir su braver les obstacles pour revenir et nous redonne les B3, petit burger dans le resto du coin, et on est parti pour une après midi non stop de ski dans une poudreuse absolument formidable.

Je sais, j'arrete pas de le dire, mais c'est pas de ma faute si la qualité de la neige va creccendo: je n'avais jamais skié dans une neige pareille! On a de la poudreuse jusqu'aux chevilles en permanence, la station est quasi vide et la neige tombe dru, ce qui fait qu'on se retrouve devant une piste vierge avec quasiment un mètre de poudreuse à chaque descente. Et pourtant, on les enchaine, les descentes! Poussés par Paul qui les chronomètre toutes, on avale les kilomètres de pistes, et on finit la journée, comme il se doit, sur les rotules...

Au retour, on ne change pas une formule qui gagne : on saute dans la Mustang en pantalon de ski, et c'est reparti pour quelques heures de route, direction Stanford. Petit arrêt à l'In&Out du coin quelque part sur la route, histoire de goûter aux burgers "animal style", et au bout de 5 ou 6 heures on débarque sur le campus, prêts pour une nouvelle semaine. Avec les courbatures qui vont bien, of course... Et une petite pensée pour ceux qui ont laissé tomber le ski pour rentrer dès le matin, à cause de la route fermée, et qui, de routes fermées en routes fermées, ont passé 12 heures dans la voiture. Et ce pour arriver, finalement... Seulement une heure avant nous!


Encore un WE mémorable à l'actif des frenchies de Stanford, épaulés par la branche Michigan ; on remet ça dès que possible!


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